Coronavirus : l'agneau de Pâques victime... ou sauvé par le confinement, reportage dans un élevage du Maine et Loire

Les Pays de la Loire ne sont pas une grosse région de production ovine. Mais la filière s'inquiète néanmoins de la crise actuelle liée au coronavirus. La maladie ne touche par les ovins mais le confinement risque de faire chuter les ventes.

Le marché français de l'agneau donne des signes inquiétants depuis plusieurs jours. En France, sur une sortie prévisionnelle de 100 000 agneaux des élevages il ay a quinze jours, 30 000 sont restés dans les bergeries faute de commandes ou de filière d'abattage en état de focntionner.

Or, sur la période de Pâques qui va de mi mars à jusqu'à fin avril, 500 000 agneaux sont d'ordinaire livrés aux abattoirs.

Le confinement interdisant les regroupements familiaux, les fêtes de Pâques risquent de se passer sans agneau sur la table, le plat traditionnel de cette période.
 

Risque d'effondrement du marché

C’est la non consommation la principale crainte, estime Marc Humeau, le Président de la filière ovine en Pays de la Loire qui regroupe environ 350 éleveurs. S'il y a non consommation, il y aura prévoit-il, un écroulement des marchés et une baisse des cours alors que la filière ovine est déjà une filière assez fragile.

"On est une région peu productrice d’agneaux dit-il, on est dépendant (pour la consommation) de régions qui à l’inverse sont de grosses productrices et cet afflux d’agneaux invendus risque de peser sur notre marché régional."
Eric Rouillère est éleveur au Val d'Erdre-Auxence dans le nord-ouest du Maine et Loire, l'un des trois départements producteurs avec la Vendée et la Loire-Atlantique en Pays de la Loire. 900 de ses agneaux prennent chaque année la direction de l'abattoir, pour la plupart dans les semaines qui précèdent Pâques.

" Quand on fait un bon marché à Pâques, estime-t-il, ça permet d’avoir des cours qui se maintiennent jusqu’à l’été. Mais depuis le confinement, le marché est à l’arrêt. Si l’agneau de Pâques n’est pas consommé, il risque de se retrouver sur un marché différent, celui de l’agneau standard et on peut perdre de 20 à 30 € par agneau."
Selon Jean-Luc Bossard, boucher à Angers, les ventes ne seront peut-être que reportées. Mais c’est l’occasion suggère-t-il, de profiter du confinement pour prendre le temps d’en cuisiner.  

"Si on ne fait pas de gigot parce qu’il n’y a pas assez de monde à table, estime-t-il, on peut faire du rôti. On s’adapte." C'est, selon lui, aux boucheries de proposer d'autres façons d'accomoder la viande d'agneau.

Mais pour l'éleveur Eric Rouillère, au delà des fêtes de Pâques, il y aura aussi les barbecues qui n'auront pas lieu alors que les beaux jours arrivent. "C'est là aussi où il peut être consommé de l’agneau, ça risque de continuer un bon moment" craint-il.
 

Si l'agneau n'est pas rapidement vendu, il se dévalorise

Or, un agneau ne peut pas se garder en bergerie au-delà d’une semaine, il prend du poids, devient gras et la carcasse se dévalorise. "En plus, note Eric Rouillère,  il faut le nourrir."

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