Environnement. Chicorée, avoine, ray-grass, le pouvoir dépolluant de certaines plantes

La phytoremédiation consiste à utiliser certaines plantes qui parviennent à extraire ou à dégrader les polluants présents dans des sols ou des eaux contaminés. Dans le Saumurois, elles aident à réduire le cuivre, pesticide naturel utilisé en viticulture qui peut être toxique pour les sols. Et à Laval, des îlots de végétaux flottants nettoient des plans d’eau en mauvais état.

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Depuis quelques années, une parcelle de vigne dans le Saumurois est au cœur d'un projet de recherche en décontamination. Mais ici, pas de pelleteuse pour excaver la terre. Seul un tracteur sème des graines plutôt inattendues.

"Ce qu'on utilise qui sont assez peu communes dans les vignes, ça va être la chicorée principalement, le sarrasin, qui sont deux espèces qui sont un peu moins utilisées dans les couverts (végétaux, NDLR). On utilise aussi des espèces qui sont utilisées classiquement, comme de l'avoine, du ray-grass, de la moutarde".

Et au fil des ans, une plante en particulier semble s'épanouir, la chicorée. Capable d'extraire un contaminant invisible à l'œil nu, mais répandu dans les vignes en bio pour combattre le mildiou, le cuivre. Ce pesticide naturel peut être toxique pour les sols.

"Elles peuvent capter le cuivre en l'accumulant dans leurs racines ou dans leurs parties aériennes. La chicorée est intéressante, car elle a cette capacité à pouvoir faire dans ces deux parties, et on peut récolter ces deux parties-là, ce qui augmente la biomasse et potentiellement la quantité de cuivre extraite."

Cette quantité de cuivre est mesurée par les ingénieurs, présents ce jour-là sur la parcelle, à 11 g par hectare de vigne, plutôt encourageant pour cette méthode de dépollution naturelle, alors que les vignerons sont invités à réduire leur dépendance au cuivre.

"Au niveau de l'Union européenne, il y a beaucoup de choses qui vont dans ce sens-là et sur la diminution du cuivre et de l'utilisation, il y a toujours des cahiers des charges qui sont toujours plus compliqués. Donc c'est très important pour nous, en tant que vigneron bio, d'aider et de participer à ces recherches-là".

Un îlot végétal

Le pouvoir dépolluant des plantes agit dans le sol, mais aussi dans l'eau. C'est le principe de ces drôles de massifs flottants que leurs créateurs s'apprêtent à installer sur cet étang privé en Mayenne.

"On place plutôt les grandes plantes au milieu, on a un développement plutôt haut sur la partie centrale. Et puis les plantes ont un développement plus bas, en fait, en périphérie".

Ancrés au milieu de l'étang, les modules en liège et aluminium vont former des îlots de végétaux. La suite se passe sous l'eau, en poussant, les racines absorbent les nutriments, redonnant vie au milieu.

"On va avoir un milieu qui va être un peu moins trouble. Et puis on a, et ça c'est le réchauffement climatique aussi qui impacte, on a des phases d'ensoleillement et de réchauffement des eaux qui sont de plus en plus longues, avec des pics aussi, des pics canicules. Et donc le fait de ramener des végétaux va permettre d'offrir des conditions d'ombrage qui vont être favorables à certaines espèces, notamment les poissons, mais aussi les crustacés".

Cette innovation angevine brevetée après quatre années de recherche a reçu un prix régional de l'excellence artisanale.

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