Parce qu'en cas d'accident nucléaire et de fuite radioactive, les populations proches d'une centrale nucléaire sont susceptibles d'être irradiées, il leur est distribué des boîtes de pastilles d'iode lors de campagnes nationales. Des pastilles qui les protégeront. Dans le Maine-et-Loire, quatre communes sont concernées.
En Pays de la Loire, il n'y a pas de centrale nucléaire. Mais l'une des 18 centrales nucléaires françaises se trouve tout à côté, à Chinon, dans l'Indre-et-Loire, à quelques kilomètres de plusieurs communes du Maine-et-Loire.
C'est pourquoi quatre communes de ce département sont concernées par cette campagne de distribution de comprimés d'iode. Une mesure nationale de précaution qui concerne les populations présentes dans un rayon de 10 km autour d'une centrale nucléaire.
C'est le cas de Brain-sur-Allonnes, Varennes-sur-Loire, Montsoreau et Fontevraud l'Abbaye, soit environ 6 000 habitants.
"On aimerait bien être protégé un peu" dit cette cliente de la pharmacie de Varennes-sur-Loire qui va renouveler ses boîtes d'iode stable. Les dernières dataient de 2016.
Protéger la thyroïde
"Si un jour il y a une fuite d'iode dit non stable, explique Christophe Girault, pharmacien, la prise de cet iode très stable, permettra de protéger la glande thyroïde contre cet iode (radioactif) potentiellement dangereux."
Le principe est simple : en prenant cet iode stable, sous forme de comprimé, une personne va saturer sa glande thyroïde en iode, et l'iode radioactif, diffusé lors de l'accident nucléaire, ne pourra pas venir se fixer sur la glande qui stocke naturellement cet oligo-élément. En protégeant la thyroïde de cette attaque d'iode radioactif, on contribue à éviter un risque de cancer.
La thyroïde est une glande essentielle dans le corps humain. Elle a un rôle important dans le développement, mais aussi dans le système cardiaque et nerveux.
Sur préconisation des autorités de santé
Une précision importante : la prise de ces comprimés d'iode, fournis en pharmacie, se fait sur préconisation des autorités de santé.
Pour autant, l'iode stable ne protège pas de tous les éléments radioactifs potentiellement diffusés lors d'un accident nucléaire. Et pour être efficace, la prise de comprimés doit être faite dans les heures qui suivent l'accident nucléaire.
La population insuffisamment sensibilisée
La campagne actuelle de distribution de comprimés d'iode stable, concerne toute la population de ces quatre communes, pas seulement les habitants. Les employés des sociétés locales sont aussi appelés à venir retirer en pharmacie leurs boîtes de comprimés. Des boîtes qui leur seront remises gratuitement et sans justificatif.
"Il n'y a que 50 % de la population qui va chercher ses comprimés d'iode, précise Christine Jousselin, adjointe au maire de Varennes-sur-Loire. C'est important que tout le monde soit sensibilisé."
La commune a prévu de communiquer sur cette campagne sur ses panneaux d'affichage et dans son bulletin municipal.
Les établissements recevant du public, écoles, restaurant, salles de spectacle, doivent également posséder leur stock de comprimés d'iode.
Dans sa commune de Fontevraud l'Abbaye, la maire, Sandrine Lion, pousse la porte des commerces et entreprises pour expliquer la démarche à suivre.
"Ça concerne essentiellement les établissements recevant du public et qui ont un niveau de salariés ou de fréquentation qui dépasse les 20 personnes", précise Sandrine Lion.
La campagne de renouvellement de ces comprimés d'iode se poursuit jusqu'au 15 octobre.
►Voir le reportage de Jérémy Armand, Laura Striano et Nathalie Saliou-Tendron.