Kevin Rouschausse est photographe à la mairie de Laval en Mayenne. Son activité étant réduite à cause du confinement, il a proposé à l'hôpital de Laval de passer une journée dans ses services. Une manière pour lui de se sentir utile, et pour l'hôpital, de documenter cette période si particulière.
On devine son sourire malgré son masque. Cette soignante croisée dans les couloirs de l'hôpital de Laval, porte un bébé dans ses bras. Une situation classique mais qui en ces temps de coronavirus prend une autre dimension."Être au bon endroit au bon moment", c'est ce qui a motivé le photographe lavallois Kevin Rouschausse à proposer ses services au centre hospitalier. Appareil photo en main, il passe la journée du 14 avril aux urgences, dans le service de réanimation, en salle de réveil... Au total, il est accueilli dans une dizaine de services. Le photographe passe également par les cuisines, la blanchisserie, le magasin, sans oublier l'accueil et les services administratifs.
"Les équipements, c’est assez impressionnant, explique-t-il. Quand on les voit s'habiller avec les combinaisons, les charlottes, les lunettes, on réalise à quel point le virus est dangereux. On le sait mais là, on se rend compte qu'il faut vraiment faire attention."
Le photographe avoue avoir été impressionné par l'organisation des soignants. "Le plus dur, c'était le service réanimation. Avant d'entrer dans la chambre, il y a toute une préparation et puis quand on voit la personne branchée ou intubée, ça fait froid dans le dos. Mais j'ai essayé de me concentrer sur les soignants."
Avec 305 cas confirmés de coronavirus et 91 hospitalisations (chiffres du 18 avril) depuis le début de l'épidémie, la Mayenne fait partie des départements peu touchés par le Covid-19. Mais comme partout, il a fallu s'adapter vite et les soignants se sont retrouvés en première ligne.
"Avoir des photos de cette période, explique Valérie Peltier, chargée de communication de l'hôpital, c'est immortaliser un vécu commun, une période difficile mais une aventure humaine très riche et dense à la fois."
Si l'hôpital a accepté que Kevin Rouschausse photographie les soignants, c'est aussi parce que la demande venait "d'un citoyen lavallois". "Ce n'était pas une demande journalistique, c'était une proposition de solidarité, et c'est ce qui ressort des photos." confie Valérie Peltier.
Une solidarité qui s'affiche sur les murs de l'hôpital : "Les dessins de soutien qu'ils reçoivent, raconte Kevin Rouschausse, ils les affichent dans les couloirs, sur les murs visibles de tous, pas dans des bureaux. C'est leur manière de se rappeler qu'ils ne sont pas seuls et que les gens les soutiennent. Je crois que ça leur fait du bien".