Si l'on peut parfois passer des heures sur un jeu vidéo, on peut aussi avoir envie d'en créer. Pas si compliqué que cela. Des étudiants lavallois ont réussi la mission en 48 heures chrono !
L’Emotional Game Jam est un concours organisé par l’UCO Laval. Il en est à sa 8ᵉ édition. Cette année, pas moins d’une centaine de participants ont travaillé pendant 48 heures.
Un boulot intense et collectif. Chaque équipe peut être composée de 1 à 5 personnes.
Au final, 23 jeux ont été achevés dans les temps et finalisés donc éligibles.
Et c’est l’équipe de Vassili Pommier et Chloé Tazzounet qui a gagné avec Malentendu, le nom de leur création.
Il y avait deux thèmes imposés "tous ceux qui errent ne sont pas perdus" et "on ne sauvera pas tout le monde".
"Ça permet de les guider dans des univers et des émotions qu’ils n’auraient peut-être pas abordés naturellement" précise Guillaume Boissinot, responsable pédagogique à l’UCO.
Alors l’occasion de poser la question suivante : est-il facile de créer un jeu vidéo ?
Et demander ça à un enseignant dont tout le travail consiste à former des étudiants, devrait apporter une réponse négative. Et pourtant non, mais il faut relativiser :
"Oui bien sûr, car la technique a évolué et s’est simplifiée" répond-il avant de préciser "on peut avoir des résultats plus rapidement qu’il y a 10 ans, mais pour des jeux relativement sommaires. Si on veut aller plus loin, ça se complique évidemment. Notre formation leur apprend notamment à expérimenter les règles du design. Et eux deviendront des professionnels, donc il faut approfondir la conception. On travaille donc sur des moteurs de jeu comme Unity ou Unreal".
Une forme d'art
Car le design aujourd’hui semble être la pièce maîtresse. On est loin du premier jeu vidéo d’arcade : Pong, un jeu de tennis sorti en 1972 avec des barres et un point lumineux qu’il fallait se renvoyer.
"Le jeu vidéo est devenu une forme d’art. Autour également d’un projet de partage d’intérêt et d’émotions. Les étudiants ont envie de reproduire ce qu’ils ont vécu" ajoute le prof.
"Après, il y a plusieurs fonctions possibles. C’est comme dans le cinéma, pour un film vous avez différents corps de métier. Là, c'est pareil, il va y avoir la programmation, la 3D, les effets spéciaux, les scenarii, le game design… Nous, on démarre une formation généraliste, à eux par la suite de se spécialiser selon leurs aspirations."
Ce que confirme Joël Garcia, 25 ans, étudiant en licence information-communication parcours jeux vidéo et médias interactif (ouf !) :
"Le jeu vidéo, c'est un environnement virtuel, on se crée une forme de vie. C’est une immersion et ça permet pour les joueurs de décompresser, de se divertir. C’est comme un livre d’ailleurs il y a parfois des histoires et même des recherches historiques comme dans Assassin's Creed. Moi, ce qui m’intéresse, c'est la 3D. Travailler à partir de dessins et les modéliser."
Un gros travail collectif
Une autre participante, Solène Pouchin, elle, a gagné le prix Best Emotional Mechanics dans un groupe de 5.
"On s’est réparti les rôles selon nos capacités, dont trois sur la programmation. On s’entend très bien. Heureusement, car au départ ça paraissait facile, mais en fait, élaborer tout un jeu en 48 h ça a été compliqué. Il y a tellement d’aspects différents à maîtriser : le graphisme, l’histoire, la programmation et le sound design. On avait vraiment réfléchi ensemble et fait un gros brainstorming où tout était noté" raconte-t-elle, avant de définir ses souhaits pour son avenir, "moi c’est le graphisme et le sound design qui m’intéressent."
Se lancer dans l’aventure du jeu vidéo pro : beau projet. À Château-Gontier-sur-Mayenne, un ancien lycéen, qui lui a suivi la formation de l’Ecole 42 de Xavier Niel a poursuivi ce qui était d’abord un loisir jusqu’à la création et la commercialisation d’un jeu : Cahertis (sous licence Red Phial Games).
Il s’agit d’un univers rempli d’activités, de guildes ou de quêtes. Assorti d’herboristerie, de crochetage, de vol à la tire ou bien de pêche avec plus de 400 armes et armures.
Pour le finaliser, il s’est servi de nombreux logiciels et outils à l’image de l’ancienne version de RPG Maker, de RPG Maker MV, de divers PNJ, NW.js ou encore un simple logiciel de traitement de texte : Visual Studio Code.
Après pas mal de tâtonnement, et d’essais, il lui a fallu tout de même près de six ans de travail avec un codéveloppeur et un graphiste avant de pouvoir le commercialiser.
Mais le jeune Castrogontérien âgé de 26 ans n’a pas opté pour une carrière autour du jeu vidéo, il est aujourd’hui ingénieur dans le domaine de la cybersécurité. Nous n’en saurons pas plus.
Créer un jeu vidéo : les règles de base
Alors pour celles et ceux qui voudraient se lancer, sachez que tout est possible. Mais il existe des règles de base.
D’abord élaborer un concept, rédiger ensuite le cahier des charges avant de penser à une sorte de brouillon.
Ensuite vient le plus ardu : la programmation.
Avant de se risquer dans le plus incertain : les tests, les critiques qu’il faut bien accepter. Et enfin, si cela est possible, de la pub et des ventes. Alors bonne chance, mais inutile d’imaginer devenir millionnaire. N’est pas Mario qui veut.
Dernière, et importante question : quels sont les jeux qui marchent en ce moment ?
Pour Joël, notre étudiant de l’UCO "c’est Hell Divers 2. Les jeux c'est vraiment un phénomène de mode. Ça tourne. Hell Divers est mis très en avant en ce moment avec les contenus en ligne qu’il génère, c'est-à-dire les commentaires, les blagues faites dessus, les visionnages."
Dans quelques temps, il y en aura d’autres. Avec de nouveaux thèmes, de nouvelles technologies.
Les jeux vidéo : un monde virtuel et extraordinaire.
À consommer tout de même avec modération. Et ça, ce n'est pas toujours facile.
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