La colère gronde chez les producteurs de lait de l'Ouest décidés à obtenir un "juste prix", ils manifestent à partir de ce soir, et pour au moins une semaine, à proximité de l'usine Lactalis à Laval, accusé d'être "le plus mauvais payeur", à "revenir à la table des négociations".
Organisée à l'initiative des Fédérations départementales des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA, syndicat majoritaire) et des Jeunes agriculteurs (JA), cette manifestation démarrera vers 20H30 avec les éleveurs mayennais qui vont bloquer, avec des tracteurs et du matériel agricole, le rond-point situé à l'entrée de l'usine. Ceux de Bretagne, Normandie et Pays de la Loire prendront le relais toute la semaine.
Pas question de paralyser l'activité de Lactalis: "Ce serait leur donner les moyens de nous faire éjecter", explique Pascal Clément, président de la section laitière de la Fédération régionale des syndicats agricoles (FRSEA) du grand Ouest. Selon lui, cette action "gêne terriblement Lactalis, qui considère que c'est un acharnement des syndicats (agricoles) et des agriculteurs néfaste à son image et à ses affaires".
Lactalis, qui met en avant une "crise de surproduction", a appelé au calme lundi et s'est dit prêt à recevoir les organisations de producteurs pour discuter avec elles des prix du lait, a assuré sur France Inter Michel Nalet, porte-parole du groupe.
"Le problème avec Lactalis, c'est que le partage de la valeur ajoutée n'est pas dans son ADN", assure M. Clément, qui pointe aussi "les résultats de plus en plus importants des industriels laitiers" alors que "les éleveurs laitiers sont dans une situation dramatique".
Ce mois-ci, le prix pratiqué par Lactalis est de 256 euros la tonne. Il était de 363 euros en juillet 2014. Pour Ludovic Blin, de la FDSEA de la Manche, le "juste prix" devrait à court terme se situer autour de 300 euros les 1.000 l.
avec AFP