Deux nids en 2012, 90 à présent, soit près de 500 spécimens recensés. Des hirondelles ont choisi un hôtel mayennais pour passer 6 mois en France. Mais ces locataires, sympathiques au demeurant, empêchent la rénovation du bâtiment.
A l'hôtel International, il n'y a pas que des routiers qui s'arrêtent pour passer la nuit. Il y a aussi 500 hirondelles de fenêtre.
Chaque année, elles arrivent au mois d'avril et repartent fin septembre. Avec leurs petites habitudes que le propriétaire des lieux connaît bien.
"Le matin, au lever du jour, elles sortent toutes en même temps", raconte Thierry Lorut, cogérant de l'International, "le soir, elle se réunissent toutes avant d'aller se coucher. Elles volent au dessus du bâtiment et vont se coucher direct".
Petit problème : depuis deux ans, les patrons de l'établissement veulent ravaler la façade de leur hôtel et réparer une petite infiltration d'eau. Mais la loi est particulièrement stricte : l'espèce est protégée.
On ne touche ni aux hirondelles ni à leurs nids, même vides... Alors des travaux sont-ils envisageables dans ce cas ?
"En théorie, on n'a pas le droit", explique Patrick Mur, directeur Mayenne Nature Environnement, mais "dans la mesure où c'est une espèce qui part en Afrique l'hiver et revient au printemps, il y a une possibilité de demander une dérogation de destruction des nids en dehors de la reproduction de l'espèce".
Et c'est la direction départementale du travail qui pourrait accorder cette dérogation, après un dossier complet et explicite. Quoiqu'il en soit, le patron est un ami de la nature et ses locataires migratrices il y tient.
"On envisage de faire nos travaux sans les gêner, dans un premier temps, on va être obligés de défaire les nids", poursuit Thierry Lorut. Ce sera chose faite en leur absence. Des nids synthétiques seraient ensuite installés pour, de nouveau, accueillir les hirondelles.
Car l'endroit est désormais connu par les amateurs d'oiseaux qui passent régulièrement les voir. Grâce à elles, l'International est presque devenu un site touristique.
Les hirondelles, une espèce protégée
L'hirondelle de fenêtre est en déclin avec une baisse de sa population de 33% entre 2005 et 2015.L’article L 411-1 interdit "la destruction ou l’enlèvement des œufs ou des nids", pour les espèces d’oiseaux protégées dont font partie les hirondelles.
La destruction intentionnelle de nids d’espèces protégées est un délit réprimé par l’article L 415-3 du code de l’environnement et peut être puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.