Toiletteuse canine, à Mayenne, Elodie Royer a eu l’idée de recycler les poils des toutous comme arme écolo pour protéger les plantations des sangliers mais également de chevreuils.
Caniche, berger allemand, bichon…Toiletteuse canine à Mayenne, Elodie Royer jette chaque semaine 150 litres de poils de chiens. Mais, un jour, elle a eu une idée lumineuse.
Pourquoi pas recycler ces poils de chiens ? Des clients lui avaient déjà indiqué qu’ils utilisaient les cheveux humains coupés pour éloigner des petits rongeurs. Elle en parle à son beau-frère, agriculteur dans l’Orne dont les cultures sont régulièrement dévorées par les sangliers.
"Il a dispersé des poils de chiens sur les passages empruntés par les animaux sauvages . Et ça a marché", raconte Elodie Royer.
C'est plus écolo que le plastique
De coupe en coupe, Elodie Royer donne donc les poils de chiens aux agriculteurs du coin et à une association environnementale, le Centre Permanent d’initiatives pour l’environnement en Mayenne.
En février, des poils ont été déposés pour protéger une haie bocagère de 300 mètres, tout juste plantée. Le subterfuge a eu l’air de fonctionner, comme le constate Raphaël Vendée, chargé de mission CPIE Mayenne.
"Avant, je voyais des chevreuils à proximité de ces champs. Depuis que les poils de chiens ont été déposés, je n’en vois plus depuis plusieurs semaines. Ils ne sont pas venus grignoter les jeunes pousses".
L’autre avantage, est que "ces poils évitent l’usage de protections plastiques autour des jeunes pousses. C’est plus écolo !"
Les poils de chien sont associés aux chasseurs
Pourquoi donc les poils de chien rebutent-ils les sangliers et les chevreuils ?
"Le sanglier, par exemple, a un odorat très développé. Quand il sent les poils de chien, il les associe aux chasseurs. Donc il fuit. Pareil pour le chevreuil. Lui, il veut aussi veut éviter le contact avec l'humain", explique Mickaël Jamont, technicien à la fédération des chasseurs de la Mayenne. Pas bête l’animal !
Cette méthode écolo est efficace mais elle a ses limites. "S’il pleut, l’odeur est atténuée. Il faut donc remettre des poils de chiens pour repousser les animaux sauvages des cultures", poursuit Mickaël Jamont.
Repoussés ou non, les sangliers restent un vrai fléau pour le monde agricole et les conducteurs des routes de campagne ! En surnombre , il y en aurait environ 1 million en France.