Dimanche soir 12 mai une femme a été hospitalisée à Mayenne, suite à un malaise. Elle a pu ressortir de l'établissement dans la nuit, mais à pied, son retour à son domicile n'ayant pu être financièrement pris en charge.
Palpitations, pouls qui s'emballe, nausées, Florence* pense faire un malaise cardiaque. Il est aux environs de 18 heures ce dimanche 12 mai lorsque ses enfants appellent le médecin de garde.
"Il m'a orienté vers le Samu, puis les pompiers qui ont pris la décision de me transporter vers le centre hospitalier de Mayenne pour des examens complémentaires aux leurs", explique Florence.
Elle arrive à l'hôpital en début de soirée et est conduite dans une salle de soins.
"J'ai eu une très bonne prise en charge. Au bout de trois heures, les médecins m'ont dit que c'était un simple malaise et que je pouvais rentrer chez moi", poursuit cette mère de famille de trois enfants.
Problème, ce sont les pompiers qui l'ont conduit à l'hôpital de Mayenne, elle n'a donc aucun moyen de transport pour rentrer à son domicile.
De plus, il est 2h30 du matin. "J'ai tenté d'appeler 2-3 amis, en vain. L'hôpital a proposé de m'apeller un taxi mais j'ai refusé. Un taxi pour rentrer de nuit chez moi à 20 kilomètres de là, ça m'aurait coûté 60 à 80 euros, je suis divorcée avec trois enfants, je ne peux pas me le permettre".
Car Florence ne peut pas bénéficier de bon de transport qui permettrait une prise en charge financière par la Sécu, "faute d'hospitalisation pour la nuit".
L'hôpital n'a pas non plus de chambre à lui proposer. Florence choisit de rentrer à pied, et se retrouve "à 5 heures du matin, marchant sur une départementale, par 7°C. J'ai essayé de faire du stop mais, si j'ai compté dix voitures, c'est bien tout".
Au bout d'une douzaine de kilomètres, épuisée, la mère de famille décide de demander à son fils de 17 ans de venir la chercher en voiture, lui qui n'a pas encore le permis. "Je me suis dit : tant pis. Je n'en pouvais plus", raconte-t-elle.
Florence "ne jette pas la pierre à l'hôpital de Mayenne car, au niveau de la prise en charge, ils ont été excellents". Elle souhaite juste que soient trouvées des solutions "pour conserver ces services vitaux de proximité tout en leur permettant de continuer à fonctionner de manière fiable et efficace pour tous ceux qui en ont le besoin"
"Ce genre de situation est courante dans les hôpitaux, notamment ceux de campagne. À qui la faute ?", s'interroge-t-elle aujourd'hui.
* Le prénom a été changé