Violences faites aux femmes : une série de portraits pour "Oser faire tomber le masque"

Inaugurée à l’occasion de la journée nationale contre les violences faites aux femmes, l’exposition photographique "Oser faire tomber le masque", se dévoile sur les façades de l'association Les Possibles à Mayenne. Des portraits et des regards de femmes pour dénoncer cette violence au sein des couples.

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Tous les deux jours et demi, une femme est tuée en France par son conjoint ou ex-conjoint. Un bilan alarmant, tout comme le nombre de victime de violence conjugale, 200 000 en 2021, soit 21 % de plus qu’en 2020.

En écho à ce fléau, quinze visages de femmes victimes de violence s'affichent sur les murs de l'association Les Possibles au centre de Mayenne. Un acte de résilience et de résistance. Annaelle, Christelle et Stéphanie font face à leur passé, entre émotion et fierté de s’en être sortie.

"Je suis tout là-haut, s'exclame Christelle, un immense sourire aux lèvres. Trop belle ! on est courageuses, très fortes. Avoir fait ces photos, il fallait le faire."

Symboliquement, elles ont fait tomber le masque, celui de la honte, de la peur, celui derrière lequel on se cache, celui qui oblige à se taire.

"Le masque a servi à accompagner leur message, de différentes manières. Certaines en le déchirant, certaines en le laissant s’envoler, certaines en le broyant, certaines en osant un peu plus", explique le photographe Alain Nicoux.

A chaque portrait est associée une phrase qui sonne comme un nouveau départ. "Ma phrase c’est 'partir ou mourir'. On était vraiment à ce stade-là, raconte ainsi Christelle.

Je me suis sentie tellement rabaissée que j’avais l’impression de ne plus exister.

Annaelle

"Dès que la porte se fermait, les gens à l’extérieur ne savaient plus ce qu’il se passait. Et puis un jour, mes enfants ont décidé d’en parler", poursuit la jeune femme.

"La violence commence par différents degrés : une petite remarque; de la petite remarque, ça passe à une insulte, à une dévalorisation, à du harcèlement, moral, physique. On perd son estime", relate Stéphanie. Sa phrase : de l'obscurité à la lumière.

On est victime et non coupable. On a le droit d’être heureuse. Aujourd’hui, il faut se reconstruire. Je suis heureuse d’y être arrivée et que j’y arrive tous les jours

Annaelle

En 2021, 548 femmes ont été victimes de violence conjugale dans le seul département de la Mayenne.

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