Elle n'apparaissait pas au nombre des intervenants des journées de rentrée du parti des Jeunes Républicains, organisées ce week-end des 3 et 4 septembre à Angers, et pour cause...Christelle Morançais, la présidente de la Région des Pays-de-la-Loire a quitté les LR.
Elle a pris quelques mois de réflexion avant d'annoncer publiquement sa décision, dans les colonnes du journal Ouest-France, ce vendredi 2 septembre. Mais Christelle Morançais avait acté son départ des LR dès lendemain du premier tour de l'élection présidentielle.
Sa discrétion, fait elle savoir, visait à ne pas perturber les débats, ne pas porter préjudice aux candidats régionaux de droite au moment des élections législatives.
Pour autant, son départ n'est une surprise pour personne. Christelle Morançais avait déjà évoqué son malaise, lors de l'élection présidentielle, au moment où son parti renvoyait dos à dos Emmanuel Macron et Marine Le Pen, les mettant sur un pied d'égalité.
Elle avait ensuite plaidé pour un rapprochement de son parti avec le groupe de la majorité gouvernementale à l'Assemblée Nationale, afin de créer une coalition et ne pas être uniquement dans l'opposition. Sans être entendue.
Franck Louvrier, son vice-président à la région et l'un des chefs de file des LR en Loire-Atlantique a été l'un des premiers informés de sa décision. "Elle retrouve sa liberté. Elle commencé sa carrière dans le monde de l'entreprise et une formation politique peut-être perçue comme un carcan. Christelle Morançais reste de droite, et elle continuera à assumer son engagement pour la Région".
Le maire de la Baule comprend d'autant mieux la décision de la présidente que "la famille politique des LR est en pleine introspection voire en recomposition, et je suis totalement d'accord avec elle en ce qui concerne le positionnement du parti au moment de la Présidentielle. C'était une erreur de mettre sur le même plan Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tout comme c'était une erreur de ne pas vouloir entrer au gouvernement.
En tant que vice-président il n'est pas question pour moi de ne pas la soutenir. Chacun est libre de son étiquette et ce n'est pas une étiquette qui vous fait gagner des points en en politique, non, ce qui vous fait gagner c'est d'assumer ses responsabilités".
Son départ des LR, Cristelle Morançais l'a évoqué avec chacun des membres de sa majorité à la Région et il a été plutôt bien perçu.
"Au conseil régional, indique encore Franck Louvrier, chacun vient d'une formation différente, c'est ça le rassemblement et ce qui compte avant tout c'est la réponse que l'on apporte par nos décisions aux problématiques que les ligériens et les ligériennes rencontrent sur le terrain".
Selon un de ses proches conseillers, Christelle Morançais ne compte pas rejoindre une autre formation politique. Et même si la présidence du parti devait revenir à Bruno Retailleau (ndlr: le président du groupe LR au Sénat, qui devrait ce samedi annoncer sa candidature), à qui elle a succédé à la tête de la Région et dont elle était proche, elle ne reviendrait pas chez les LR.
Après un été ou l'on a vu les Pays de la Loire rattrapés par les enjeux nationaux et climatiques (incendies, sécheresse, problème de pouvoir d'achat, d'énergie, d'emploi), Christelle Morançais souhaite désormais se consacrer pleinement à la Région, loin des stratégies d'appareil et des luttes de pouvoir.