Comme chaque année à la même époque, les quotas sont redéfinis par l'Union Européenne. Ils vont baisser pour deux espèces majeures en Vendée, la sole et le merlu. La ministre de la mer Annick Girardin était ce mercredi soir à Noirmoutier pour s'expliquer avec les pêcheurs.
-36% de sole. C'est à une baisse drastique que vont être confrontés dès janvier 2022 les pêcheurs vendéens et plus largement du littoral atlantique .
À Noirmoutier, La sole, c'est le gagne-pain d'une majorité de pêcheurs. Un poisson rémunérateur, vendu 20 euros le kilo, qui représente pour certains, 35 à 40% du chiffre d'affaire.
Cette baisse imposée par l'Europe, vue du port de l'Herbaudière, c'est une catastrophe annoncée pour les professionnels mais elle semble inévitable.
Annick Girardin, la ministre de la mer, venue en urgence déminer la situation au lendemain de l'annonce des nouveaux quotas par L'UE, l'a rappelé. Elle a indiqué qu'il n'y aurait "pas de retour en arrière possible" mais que ces efforts importants devraient être compensés par "un plan exceptionnel d'accompagnement" financé sur les fonds européens.
Voir l'interview d'Annick Girardin, la ministre de la mer.
On l'imagine, la décision passe très mal auprès des professionnels, même si elle était dans les tuyaux depuis 2019, et alors que le stock de soles est en danger dans le Golfe de Gascogne.
Selon Alain Burgaudeau, patron-pêcheur noirmoutrin, "cela va déséquilibrer toute la flottille et déstabiliser une filière entière".
La solution serait pour les pêcheurs de pouvoir négocier des quotas à la hausse sur d'autres espèces, comme le bar, mais cela implique énormément de frais et d'investissements dans d'autres types de matériels, comme l'explique Christian Cloutour, directeur de l'organisation des pêcheurs de Noirmoutier.
Les discussions engagées ce mercredi, entre la ministre et les pêcheurs de Noirmoutier, des Sables d'Olonne, de la Turballe et de l'Ile d'Yeu devraient se prolonger jusque tard dans la soirée.
L'enjeu est de savoir combien l'Europe est prête à mettre sur la table pour soutenir la réorganisation de la filière pêche et gérer l'inactivité forcée des équipages et des chalutiers.