Face à la pénurie de médecins, la ville des Sables d'Olonne lance un appel aux retraités pour effectuer des vacations ponctuelles. Une dizaine de généralistes ont déjà été approchés mais pour amplifier le recrutement, une réunion est organisée ce mercredi à 20h au SPOT situé place de la liberté.
La solution a été mise en place dans le Nord Mayenne et elle a été récompensée par un prix du Sénat. Une maison pluridisciplinaire qui fonctionne avec des généralistes retraités salariés. Avantage pour ces médecins expérimentés : former les jeunes qui voudraient s'installer en milieu rural et continuer à travailler à temps partiel sans être écrasés par les charges sociales et les impôts.
Pour enrayer la désertification médicale, toutes les solutions doivent être envisagées : regrouper les praticiens dans des maisons médicales, salarier les médecins, leur assurer une permanence des soins pour leur octroyer des week-ends, développer la télémédecine, favoriser les transferts de tâches et les pratiques avancées, bref rendre attractif l'exercice de la médecine libérale.
Le statut d'assistant médical
Dernière de la classe en matière de démographie médiale en 2002, la Mayenne a expérimenté toutes ces idées. Aujourd'hui, elle s'en sort plutôt mieux que les autres départements. Dernière formule testée en ce moment, le statut d' "assistant médical" qui permet à un médecin libéral de recruter un confrère sans qu'il ait besoin de s'associer et donc d'acheter des parts dans le cabinet.
Mais toutes ces idées n'empêcheront pas le mouvement amorcé. Il va falloir apprendre à gérer la crise et s'habituer à voir le nombre de médecins diminuer. Entre 2007 et 2025, c'est 28% des médecins libéraux qui vont disparaître et les généralistes ne sont pas les seuls touchés par cette pénurie. De nombreuses spécialités cliniques déjà sous tension vont voir leurs effectifs fondre : pédiatres, psychiatres, gynécologues, anesthésistes réanimateurs, dermatologues.
Les médecins étrangers : une fausse solution
Dans son rapport 2017, l'Ordre national des médecins constate une augmentation constante des médecins étrangers depuis 10 ans. Aujourd'hui, ils représentent 11% de l'activité. Mais l'Ordre indique qu'il ne s'agit pas d'une bonne solution pour combattre les déserts médicaux car comme les médecins français, ils veulent pouvoir exercer dans de bonnes conditions et ne sont donc pas prêts à aller dans des zones déficitaires.
Dans ce contexte, tous les territoires ne sont pas logés à la même enseigne. La Loire-Atlantique est l'un des sept départements français à voir ses effectifs médicaux stabilisés. Une bonne nouvelle mais vigilance car il y a des disparités. A Châteaubriant et Guémené-Penfao, la situation n'est pas la même qu'à Nantes encore qu'il faille se méfier.
Pour Jean-Louis Clouet, président de l'Ordre des médecins de Loire Atlantique : "Il n'est pas exclu que l'on manque aussi de médecins dans la métropole nantaise car l'attractivité économique amène à soigner des populations de plus en plus nombreuses. A Sainte- Luce, aux Sorinières et même à Nantes, les cabinets vont avoir du mal à faire face à la demande."
► Le zonage médical prévu par l'ARS