Les régions qui le souhaitent, peuvent à partir de mardi, passer des appels d’offres pour confier une partie des TER à un opérateur autre que la SNCF. Un changement majeur qui entre en résonance avec la grève du 5 décembre contre la réforme des retraites.
Ce mardi, c’est l’ouverture d’un grand chantier, l’ouverture à la concurrence pour les TER se met en place, avec comme but principal de faire des économies pour les réinvestir dans l’achat de trains supplémentaires.
De manière progressive, cette réforme doit répondre à la directive européenne concernant les appels d’offres qui sera obligatoire à compter du 25 décembre 2023.
Trois régions qui se lancent dans l'ouverture à la concurrence
Trois régions, Grand Est, Hauts-de-France et PACA devraient se lancer, suivies de près par la région Pays de la Loire. Elles seront accompagnées par l'État, qui est soumis à la même règle pour les Intercités qu'il subventionne et qui veut ouvrir les lignes Nantes-Bordeaux et Nantes-Lyon à la concurrence.Les régions financent plus de trois quarts des coûts de fonctionnement, pour la région Pays de la Loire cela représente environ 150 millions d'euros chaque année. Elles pourront, à partir du 3 décembre, choisir de continuer à travailler avec la SNCF ou lancer un appel d’offre.
D’autres régions comme l'Occitanie et la Bretagne sont plus réticentes à cette ouverture à la concurrence.
Les contrats seront valides 10 ans et les régions devraient donc pouvoir maintenir l’opérateur historique jusqu’à fin 2033.
Anticiper l'avenir des transports
Le train est un élément majeur de la mobilité avec plus de 17 millions de voyages par an, soit plus de 45 000 voyages par jour comptabilisés sur le réseau Aléop en TER des Pays de la Loire.La Région se prépare donc à l'ouverture à la concurrence des TER avec comme objectif une offre de transport enrichie et une qualité de service améliorée.
"À travers l’ouverture à la concurrence notre ambition est de renforcer le service public de transport avec un double objectif : plus de trains, mieux de trains ! " annonce Christelle Morançais présidente du Conseil Régional des Pays de la Loire" Engager l’ouverture à la concurrence de notre réseau régional de transport ferroviaire de voyageurs, c’est anticiper et penser le transport de demain au service de la transition écologique et de l’attractivité de l’ensemble de nos territoires" conclut-elle.
Phase préparatoire, l'appel à la manifestation d'intérêt
La région Pays de la Loire a lancé le 8 avril dernier, l’AMI (Appel à Manifestation d’Intérêt) auprès des opérateurs candidats pour préparer l’ouverture à la concurrence.Sept candidats ont donc présenté leur candidature à l’AMI des Pays de la Loire, quatre opérateurs ferroviaires, Arriva, RATP Dev, SNCF Mobilités, Transdev et trois entreprises spécialisées dans le matériel roulant ferroviaire (construction, maintenance, location, financement ou gestion), Alpha Trains, Alstom, Centrus.
"L’intérêt de la région Pays de la Loire, c’est de faire baisser les coûts du TER, les prix de revient, pour pouvoir injecter plus de trains sur le réseau, parce qu’on pense que nous pouvons obtenir une plus grande fréquentation des TER par les gens, on pense que plus de gens puissent prendre le train plutôt que leur voiture", souligne Roch Brancour, vice-président de la Région Pays de la Loire et Président de la commission Transports, mobilité, infrastructures, "mais pour cela il faut plus de trains qui circulent, ça coute plus cher, c’est la raison pour laquelle l’ouverture à la concurrence devrait permettre de faire baisser les prix et d’augmenter la circulation des trains."
Le premier train, suite à l'ouverture à la concurrence, devrait rouler en 2024. C'est le début d’une transformation progressive, sans doute, pour l’opérateur public, la SNCF.Les chiffres du transport régional en Pays de la Loire
• 315 millions d’euros par an consacrés aux transports• 520 TER quotidiens
• 135 rames de trains
• 131 gares
• 89 000 voyages par jour sur le réseau Aléop (hors transport scolaire)
• 3 bateaux
• 2 546 traversées à destination de l’Ile d’Yeu