Inlassablement Air Pays de la Loire observe et mesure les taux de pollution dans notre région, et fait le constat que, en dépit du confinement de la population et de la baisse visible du trafic routier, les niveaux de dioxyde d'azote ne baissent pas encore, voici pourquoi !
Avec une population confinée du fait de la pandémie de covid-19, on aurait pu penser que la pollution liée au trafic automobile réduit allait baisser significativement. C'est à la fois vrai et faux !
Il y a bien une baisse significative des niveaux de pollution en général, mais pas pour le terrible NO2, le dioxyde d'azote. Les particules fines font de la résistance également.
Les mesures réalisées par Air Pays de la Loire montrent bien une baisse générale des polluants sur ses différents sites de mesures. Pour expliquer le phénomène il faut se rendre à Nantes sur le boulevard Victor Hugo où est installée une station de mesures du "fond de trafic" par opposition aux stations de mesures du "fond urbain" qui mesurent les pollutions générales.
Sur ce premier graphique on voit en bleu les niveaux de pollution au NO2 mesurés du 9 au 13 mars, puis en orange les niveaux mesurés du 16 au 20 mars, après la prise des mesures de confinement.
Pourquoi les polluants ne se dispersent pas ?
C'est la faute à la météo ! Plus sérieusement, pas aux météorologistes, mais bien au temps qu'il fait ! L'anticyclone qui nous amène beau temps et températures fraiches, ne permet pas de diluer les polluants dans l'atmosphère. Au contraire, les hautes pressions les plaquent au sol ! Et la quasi absence de vent ne les pousse pas vers la sortie !Il faudra donc attendre un changement de temps pour pouvoir réellement observer la différence entre, avant la crise du coronavirus et après le début du confinement pour établir des conclusions intéressantes.
Pourquoi le choix de la rue Victor Hugo à Nantes ? Parce que, indique-t-on à Air Pays de la Loire, c'est le seul point de mesure de fond de trafic. Un second est en cours d'installation à Angers dans le Maine-et-Loire. Tous les autres points mesurent le fond urbain.
Pourquoi peu de points de mesures dans notre région ? Tout est relatif concernant le nombre, et la réponse est avant tout économique. Un appareil coûte entre 15 000 et 30 000 euros, pour la mesure d'un polluant... Un seul !
Pour autant, le dispositif permet la réalisation de calculs selon des modèles éprouvés, qui permettent la prévision des pollutions du lendemain, et notamment les pics de pollution.
Et les particules fines ?
Ces particules fines émises par les moteurs diesels, le chauffage au bois des particuliers, le brulage des déchets verts, l'agriculture ou ... l'Afrique (!) continuent de stationner, comme pour le dioxyde d'azote, du fait du phénomène anticyclonique.Si la proportion due au diesel baisse effectivement, celle liée au chauffage ne varie pas, et la circulation des poussières fines venues d'Afrique en début de semaine dernière, tarde à s'évacuer.
Et puis, les agriculteurs, du fait du beau temps, vont reprendre leurs activités dans les champs. Et ainsi remettre des particules fines en suspension dans l'air... qui ne bouge toujours pas !
Pas facile de respirer de l'air parfaitement propre en ces temps de confinement. Pour autant, il convient toujours d'aérer son logement une dizaine de minutes, au moins une fois par jour. Trop souvent l'air de nos habitations contient plus de polluants que l'air extérieur.
Pour en savoir plus, le site web d'Air Pays de la Loire avec sa carte des implantations d'appareils de mesures de l'air vous permettra de passer un moment d'acquisition de connaissances. Vous pourrez vous abonner aux informations délivrées quotidiennement, ou recevoir les alertes aux pollens en temps réel. En cette période de confinement obligatoire, ça ne peut pas faire de mal !