Question Ouest : nos ponts sont-ils dangereux ? Exemples à Nantes, Saint-Nazaire, entre Cholet et Angers

Après l'effondrement meurtier du viaduc de Gênes en août 2018, la question de l'état des ponts se pose. Dans notre région comme partout,  les ouvrages d'art, font l'objet d'une surveillance toute particulière.

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Le pont Tabarly enjambe la Loire à l'entrée est de Nantes. Ses haubans culminent à 57 mètres. L'ouvrage d'art a été mis en service il y a 8 ans seulement. Mais il fait déjà l'objet de contrôles réguliers. "Un pont, ça vit" résume Jean-François Clément, responsable expertises et contrôles d'ouvrages d'art pour le CEREMA Ouest. "Il y a le vieillissement des matériaux. Donc, on a toujours des opérations d'entretien et de réparations. Mais globalement, on peut dire que le patrimoine est suivi et qu'on n'a pas de problèmes graves de sécurité sur les ouvrages."


Surveillance rapprochée pour certains ponts

Malgré la bonne appréciation globle du spécialiste, parmi les quelque 600 franchissements de la métropole nantaise, certains n'affichent pas une santé de fer. L'auto pont Carnot, un viaduc métallique démontable situé entre le château des Ducs de Bretagne et le Lieu Unique, a par exemple droit à une visite médicale obligatoire tous les ans.
Quant au pont Audibert, situé en face de l'actuel CHU, il est  sous surveillance 24 heures sur 24. "On sait qu'il y a un désordre sur la culée (pilier de soutien entre le pont et la rive) au sud". Anne-Charlotte David est responsable du service d'ouvrages d'art pour Nantes Métropole et elle confirme que ce pont se déplace. "On sait qu'elle se déplace. On suit le déplacement en temps réel." Des capteurs permettent de détecter une anomolie et déclenchent une fermeture du pont.


Pont de Saint-Nazaire toujours vaillant

Plus ancien mais toujours vaillant, il y a le pont de St Nazaire. C'est le plus long de France avec ses quelque 3 km 400. Il est en chantier perpétuel. Agressé par le vent et le sel marin, cet ouvrage à haubans, géré par le département, il supporte en moyenne 40 000 véhicules jour, dont pas mal de poids-lourds. Il date de 1971. Et selon Thibaut Pannetier, chef du service ouvrages d'art au département de Loire-Atlantique, il a toujours bon pied, bon oeil. "C'est un ouvrage en bon état sur lequel le département investit 2 milllions d'euros par an".

► Notre reportage en vidéo
 

Coup de projecteur sur le viaduc du Layon entre Angers et Cholet

En septembre 2018, après l'effondrement du viaduc de Gênes en Italie, nous avions consacré une page spéciale au viaduc du Layon. Le ministère des Transports avait publié un tableau sur l'état des ouvrages d'art. Parmi ceux qui avaient besoin de travaux en priorité, il y avait le viaduc du Layon dans le Maine-et-Loire.
 

Quel budget pour rénover tous les ponts ?

En moyenne, la métropole nantaise injecte deux millions d'euros par an dans l'entretien de ses ponts. Et avec un patrimoine vieillissant,  la facture risque de s'alourdir encore dans les années à venir.  Ca sera le cas partout d'ailleurs. Selon un rapport sénatorial de juin 2019, au moins 25000 ouvrages d'art sont en mauvais état structurel.  Et ils posent des problèmes de sécurité. Parmi les plus mal notés, le viaduc du Layon en Maine et Loire, ouvert à la circulation en 2002, sur  l'autoroute A 87.

Le Sénat préconise un plan Marshall de rénovation des infrastructures routières en France. L'Etat n'y consacre que 45 millions d'euros par an. La remise en état de l'ensemble des ouvrages gérés par les collectivités locales coûterait d'ici à 2030 pas moins de 5 milliards d'euros.


 

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