Au plus près de la course, derrière les rails de sécurité du circuit des 24h, ils sont reconnaissables à leurs combinaisons orange et leurs drapeaux. Les commissaires de piste sont indispensables à la bonne tenue de l’événement. Rencontres avec deux bénévoles : l’une participe à sa 44e et dernière course, l'autre débute sur le circuit.
À 76 ans, Lucette Péan enfile pour la dernière fois sa combinaison orange. La plus ancienne commissaire de piste du circuit, avec 44 participations à la course, cessera d'agiter le drapeau après le Centenaire.
"Pour l’instant, je ne me rends pas compte que c'est la dernière, on m’a fait déjà pas mal de cadeaux dont une plaque à mon nom", confie Lucette un brin gênée par tant d'attentions, avant d'expliquer, "Je suis au poste de la sortie du stand jusqu’au freinage du Dunlop. Avec les interventions, il faut parfois sauter les murs, mais je ne peux plus à mon âge donc il faut savoir s’arrêter. Il n'y a pas d’âge limite dans ce sens-là, mais il ne faut jamais faire l’année de trop".
Ancienne pilote et copilote, elle est connue de tous sur le circuit Bugatti. "Surtout depuis ma retraite, je suis pratiquement tous les jours ici, dès qu'il y a des roulages. J'étais déjà dans le milieu avant et pratiquement tous les pilotes me connaissent. C'est une vraie passion ! De toutes façons, si on n'est pas passionné, ce n’est pas la peine".
Je voulais impacter la course, apporter ma contribution.
Quentin FourmyCommissaire de piste
Ils sont 1 600 commissaires de piste à travailler bénévolement pendant les 24h du Mans. Des passionnés qui sont les yeux et les oreilles de la Direction de la course durant toute la durée de l'épreuve.
Quentin a grandi près du circuit
Dès qu'il a eu 16 ans, âge limite pour candidater, Quentin Fourmy s'est inscrit pour participer à l'aventure.
"Je voulais impacter la course, apporter ma contribution en faisant des petites choses. Je voyais les personnes en orange sur la piste et je trouvais ça sympa", raconte le jeune homme.
L’année dernière, il était le plus jeune bénévole à suivre la formation des commissaires pour rentrer dans le vivier. "Pendant une journée, on apprend comment manier un drapeau, comment prendre et porter un extincteur ou comment identifier une voiture, et à la fin, on passe un examen".
Quentin, qui rêve un jour de devenir pilote, a grandi juste à côté du circuit. Parfois, le soir, il entendait au loin le bruit des voitures. Le voilà au bord de la route, au plus proche des bolides, pour vivre des moments de pure adrénaline.
"Quand les pilotes sont partis dimanche lors des tests, j’ai eu des vibrations dans tout le corps avec la vitesse et le bruit... Mon moment préféré, c’est le départ de la course : la cérémonie, la musique, c’est incroyable", s'émerveille-t-il.
Les commissaires de piste mis à l'honneur
Un engagement qui demande du temps. Avec les autres commissaires, ils se relaient et dorment en moyenne 4 heures par jour. Alors pour le soutenir, le jeune commissaire de 17 ans (qui n'a pas encore le permis) peut compter sur sa mère, Hélène, pour l'accompagner dans les déplacements.
"C’est une passion dévorante pour lui donc on le suit. C’est impressionnant quand on y va, car c’est une course d’endurance pour les voitures, mais aussi pour toutes les personnes qui travaillent sur le circuit".
Samedi 3 juin, une parade dans la ville du Mans a vu les commissaires de piste mis à l'honneur. Quentin et Lucette y étaient défilant aux côtés des autres bénévoles. Un moment de fête avant le retour à la compétition. Pour Lucette, la doyenne des commissaires, cette course aura une saveur un brin nostalgique. Quentin, lui, se projette : "Je me vois faire ça une bonne dizaine d’années, et pourquoi pas faire des courses à l’international".