C'était la traditionnelle vente de muguet ce dimanche 1er mai au matin. Une spécialité nantaise vendue partout en France comme sur le marché des Jacobins dans le centre ville du Mans.
Margaux et Robin sont arrivés tôt ce dimanche matin pour vendre leurs brins de muguet. Ils se sont installés face au marché alimentaire, sur la place des Jacobins. Première bonne surprise, peu de vendeurs à la sauvette, les deux étudiants n'auront donc pas beaucoup de concurrence.
"On est étudiants, explique Romain, on espère pouvoir se faire un week-end en amoureux. Ce sont des muguets du jardin."
Les deux jeunes espèrent faire une bonne vente, jusqu'à 200 € sur une bonne journée, de quoi contribuer à une petite escapade en Belgique ou aux Pays Bas. Si ça marche bien.
"Tout à l'heure, il y a quelqu'un qui a pris 24 muguets, se réjouit Romain. Il en a offert à tous ses collègues."
Un couple de retraités s'approche pour acheter cinq brins, tout étonné de trouver du muguet qui a poussé au Mans.
"Les jeunes sont sympas, dit la dame, donc je me suis dit : je viens là. On a un jardin en Loire-Atlantique et on n'y est pas. D'habitude il y a plein de muguet."
Romain a d'abord fixé le brin à 2€ puis, voyant que ça marchait bien, il a augmenté à 2.50€. Mais finalement, le prix est redescendu à 2€.
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"C'est la tradition, estime cet autre client venu acheter la fleur pour parfumer son appartement. Si on n'achète pas du muguet le 1er mai, on n'en achète jamais. Et puis faut faire travailler les jeunes. Ils ont passé du temps à ramasser le muguet, faut bien que ça soit vendu."
En rentrant chez lui, il souhaitera à sa femme un bon 1er mai, un bon mois de mai et un bel été. "C'est ce qu'il faut se souhaiter en ce moment, dit-il, parce que c'est dur."
"C'est une tradition qu'il faut garder"
Le client suivant vient acheter deux brins. "Je vais déjeuner chez mes beaux-parents ce midi, explique-t-il, donc c'est un brin pour ma femme et un brin pour ma belle-mère. Faut rester proche de la belle-mère et ça porte chance surtout. C'est une tradition qu'il faut garder."
Annie Girard pose son étale ici tous les dimanches depuis 1986. C'est une fleuriste professionnelle, elle vend ce 1er mai le muguet qu'elle a produit chez elle à Mazé, dans le Maine-et-Loire. Annie a dû augmenter ses prix car le gel a décimé une partie de sa production.
"On n'a pas eu le choix par rapport à la perte due à la météo, reconnaît la fleuriste qui vend ses pots de muguet 9.50 €. Des fois on est obligé de le pousser pour qu'il soit bien au 1er mai. Là, on l'a plutôt ralenti et on l'a accéléré pour finir."
Certains ont constaté qu'il y avait moins de vendeurs de muguet cette année sur le marché des Jacobins.