"C'était marche ou crève" : des responsables du transporteur Jacky-Perrenot condamnés à des peines avec sursis pour harcèlement moral

Quatre dirigeants de la société de transports Jacky-Perrenot ont été condamnés ce 8 décembre à des peines de 4 à 8 mois de prison avec sursis. Le tribunal correctionnel du Mans les a reconnus coupables de harcèlement moral envers certains salariés.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Reconnus coupables de harcèlement moral à l'encontre de salariés, quatre responsables de l'entreprise Jacky-Perrenot, poids-lourd de la logistique en France, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis allant de 4 à 8 mois par le tribunal correctionnel du Mans ce 8 décembre. Ces prévenus ont cependant été relaxés du chef d'homicides involontaires après le décès de deux salariés. 

L'entreprise Jacky-Perrenot a été reconnue coupable d'homicide involontaire concernant Pascal Le Jeune, un chauffeur qui a mis fin à ses jours. Elle est également condamnée à verser une amende de 80 000 euros. Les dirigeants ont également été condamnés à verser des dommages et intérêts aux parties civiles.

"Tout ça, ça ne va pas ramener mon mari", a déploré la veuve de Pascal Le Jeune, qui a cependant réussi à faire reconnaître le suicide de son mari en accident du travail. 

Pascal avait du caractère. Il ne se laissait pas monter sur les pieds. Comme il ouvrait sa gueule, ils lui ont donné des missions de m**** (...) Tous ces gens-là [les dirigeants, ndlr] sont responsables.

La veuve de Pascal Lejeune

Une autre procédure est en cours auprès du tribunal des affaires sociales pour faute inexcusable de l'employeur.

Deux chauffeurs décédés

Outre Pascal Le Jeune, décédé à 56 ans, un autre chauffeur du groupe, qui emploie plus de 9 000 salariés et se présente comme leader dans le transport pour la grande distribution, avait trouvé la mort à 42 ans en 2018, dans un accident suite à un malaise au volant.

Dans les deux cas, ces décès étaient en partie liés au rythme et aux conditions de travail imposés par la direction de la filiale sarthoise du groupe, Perrenot-Robineau, basée à Soulitré (Sarthe) près du Mans, selon l'enquête.

"Les chauffeurs étaient des numéros"

Dans ce contexte, plus de 40 salariés ou proches des victimes présumées avaient déposé plainte pour harcèlement moral entre 2016 et 2021. Ils dénonçaient notamment des cadences infernales, des tournées modifiées au dernier moment, des "punitions" pour ceux qui répondaient pas au cadre imposé par l'entreprise.

"Les chauffeurs étaient devenus de simples pions, des numéros. Il n'y avait aucune politique sociale dans l'entreprise. C'était marche ou crève", avait affirmé lors de l'audience une ancienne employée du service des ressources humaines.

Les dirigeants avaient expliqué que le transport routier était un "métier compliqué", qui oblige parfois les conducteurs à partir le matin sans savoir quand ils reviendront à leur base.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information
en direct

Enquêtes de Région : Quel avenir pour l'agriculture francilienne ?

regarder