La trêve hivernale est au cœur d’un imbroglio entre la Ligue Nationale de Basket et le syndicat des joueurs : le second accuse la première de ne pas l’avoir suffisamment consulté pour élaborer le calendrier de la saison à venir.
Quelle galère, pour la Ligue Nationale de Basket, que d’élaborer son calendrier 2019-2020… La Coupe du Monde, qui se déroule actuellement en Chine, ne se termine que le 15 septembre ? Il faut donc démarrer plus tard que d’habitude. Les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 démarreront dès le 24 juillet ? Il faut alors terminer la saison plus tôt, pour laisser du temps de récupération aux joueurs avant d’entamer une éventuelle préparation pour l’échéance olympique.
Ajoutez à cela les deux « fenêtres FIBA » prévues en novembre et février, pendant lesquelles les joueurs doivent être à disposition de leurs sélections nationales… Il devient bien difficile d’organiser 34 journées de championnat et trois tours de play-offs tout en ménageant une trêve de sept jours en janvier comme le réclament les conventions collectives…
Heureusement, les joueurs étaient prêts à un petit sacrifice : « Après réflexion du bureau [du syndicat des joueurs, ndlr] dont je fais partie, on a accepté de faire un effort pour notre sport, raconte le capitaine du MSB Antoine Eito. Pour cette année, on avait donné notre accord pour limiter cette trêve hivernale à quatre jours, avant une autre pause de quatre jours plus tard dans l’année. »
La modification du calendrier FIBA change tout
Mais depuis cet accord (oral, un avenant a été rédigé mais pas signé), la FIBA a modifié son calendrier et a supprimé sa « fenêtre » de novembre, offrant des créneaux supplémentaires pour le calendrier du championnat. « Cela permettait de déplacer le match prévu tout début janvier au mois de novembre. Amara Sy [pivot du Paris Basketball et président du syndicat des joueurs, ndlr] a donc téléphoné à la Ligue pour leur proposer cette solution. Mais dans la foulée, ils ont publié leur calendrier sans nous écouter… »Plus que la durée de la trêve, c’est la prise de décision qui met en colère Antoine Eito : « Si demain ils veulent décider autre chose, notre avis ne comptera pas ? Si demain ils ont envie de réduire le salaire maximum des joueurs, ils ne vont pas nous consulter, nous demander si oui ou non on est d’accord ? Nous, on ne va pas lâcher. »
Vers une grève ?
Sur le fond, la réduction de la trêve n’est pas une bonne nouvelle pour le physique des joueurs selon Antoine Eito : « Cette trêve de sept jours, elle permet notamment aux joueurs américains de rentrer chez eux. Globalement, on a tous tiré un trait sur Noël depuis des années, mais au moins on avait notre jour de l’an… Le pire, c’est pour les joueurs sélectionnés au All-Star Game [le 29 décembre à l’AccorHotels Arena], on perd encore deux ou trois jours en plus ! »Sur la forme, les joueurs continuent de réfléchir aux actions à mener pour montrer leur mécontentement à la Ligue. « On se réunit, tous les capitaines d’équipe, demain (vendredi), pour réfléchir à ce qu’on peut faire. » Interrogé par L’Equipe, Amara Sy, président du syndicat des joueurs, est resté évasif mais déterminé : « Ça peut être plein de choses. Le boycott du All-Star Game ? On attend de voir, mais tout est envisageable. »