Fermeture de la mosquée d'Allonnes, près du Mans : le Conseil d'Etat saisi en référé

Les gérants de la mosquée d'Allones, près du Mans, fermée pour six mois sur décision préfectorale fin octobre sous l'accusation de promouvoir une "pratique radicale de l'islam", ont saisi en référé le Conseil d'Etat pour obtenir la levée de cette mesure, ont fait savoir lundi leurs avocats.

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Les responsables de la mosquée d'Allonnes, près du Mans "annoncent avoir saisi" vendredi "le juge des référés du Conseil d'Etat d'un appel contre" l'ordonnance rendue fin octobre par le tribunal administratif de Nantes, indiquent dans un communiqué Maîtres Nabilla Asmane, William Bourdon et Vincent Brengarth.

"De manière tout à fait spectaculaire, les reproches formulés à l'encontre de la mosquée d'Allonnes reposent sur des affirmations péremptoires contenues dans
des "notes blanches", documents non signés et non datés, émanant des services de renseignement à l'exclusion de tout élément précis et concret", estiment les avocats.

Le 29 octobre dernier, le tribunal de Nantes avait rejeté une requête en référé demandant la suspension d'un arrêté du préfet de la Sarthe qui avait fermé pour six mois la mosquée d'Allonnes, accusée de promouvoir une "pratique radicale de l'islam".


Pour justifier sa décision, la préfecture avait affirmé que "des prêches et l'activité de ce lieu de culte, fréquenté par des individus appartenant ou proches de la mouvance islamiste radicale, légitiment le recours au jihad armé, la mort en martyr, la commission d'actes de terrorisme et le recours à la violence, la haine et la discrimination ainsi que l'instauration de la charia".

"Un lieu d'endoctrinement"

Les gérants de la mosquée d'Allonnes estiment pour leur part que "la mesure de fermeture, prise par une autorité administrative sans le recours d'un juge porte atteinte à plusieurs libertés fondamentales dont la liberté d'association et la liberté de culte", soulignent les avocats.

"Les soussignés déplorent ainsi qu'au prétexte de la lutte contre l'extrémisme religieux, le ministère de l'intérieur se livre à l'adoption de mesures d'affichage et ce, alors même que les dirigeants et les membres de la mosquée ont toujours veillé à entretenir de bonnes relations avec les autorités publiques", écrivent-ils.

Dans sa requête devant le tribunal administratif de Nantes, l'association Al Qalam, gérant la mosquée, estimait que l'arrêté portait "une atteinte grave" à la liberté de culte, les 300 fidèles se retrouvant "privés d'autres lieux de culte à moins de 70 kilomètres".

La mosquée d'Allonnes accueille environ 300 fidèles et abrite une école coranique pour environ 110 enfants "devant lesquels a été valorisé le jihad armé et qui constitue donc un lieu d'endoctrinement", avait également estimé la préfecture.

La mesure de fermeture pour six mois est effective depuis le 27 octobre.

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