Menaces de mort contre les époux Macron "Je suis un homme calme dans une situation de désarroi", le septuagénaire se pourvoit en cassation

Jean-François Haim, 76 ans, a été condamné à trois mois de prison ferme par la cour d'appel d'Angers pour outrage et menace de mort à l'encontre d'Emmanuel et Brigitte Macron. Souhaitant la reconnaissance de son innocence, l'homme se pourvoit en cassation.

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Sa voix est claire, mais son regard est fatigué, et son visage tremblant. Jean-François Haim est un septuagénaire à la vie tortueuse et à la santé fragile.

En avril dernier, l'homme se retrouve à la rue. Il contacte le 115 qui est en incapacité de lui venir en aide. Jean-François Haim, sans lien avec sa famille, est alors obligé de dormir dehors. "J'avais peur, je me méfiais du moindre bruit", raconte-t-il.

Des "risques" pour la vie du président

Ne sachant plus comment demander de l'aide, Jean-François Haim décide de s'en prendre au couple Macron dans une lettre qu'il adresse à son assistante sociale du Centre communal d'action sociale (CCAS) du Mans.

Dans ce courrier daté du 15 avril, il appelle notamment à "égorger" Emmanuel Macron. Ses mots sont également accompagnés d'un photomontage avec des images de corps décapités et la tête du président de la République au bout d'une pique.

"Je n'ai jamais eu l'intention de passer à l'acte", assure le septuagénaire, dont la lettre évoque aussi des "risques" pour la vie d'Emmanuel Macron, lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques de Paris. L'homme a par ailleurs proféré des insultes envers Brigitte Macron qu'il a qualifiée dans son courrier de "pouffiasse transgenre".  

La lettre de monsieur Haim était un cri de détresse qui aurait pu recevoir des réponses plus humanistes

Maître Bouthière

avocat de Jean-François Haim

Jean-François Haim estime que son courrier a été mal compris par le CCAS. "Je suis un garçon calme dans une situation de désarroi", assure-t-il. L'homme déplore l'ampleur qu'a prise ce qu'il nomme un "appel au secours".

À l'issue de sa comparution immédiate devant le tribunal correctionnel du Mans en avril dernier, le septuagénaire avait écopé de six mois de prison ferme. "La lettre de monsieur Haim était un cri de détresse qui aurait pu recevoir des réponses plus humanistes", estime l'avocat du septuagénaire, Maître Bouthière.

Lors de sa plaidoirie en avril dernier, l'avocat avait d'ailleurs évoqué la "situation dramatique" de son client. Il avait raconté sa vie dans la rue et évoqué ses difficultés financières, malgré toutes ses démarches auprès des services sociaux.

Trois mois de prison ferme

Une vie qui ne justifie pas de tels actes, avait pourtant estimé le procureur de la République. "Ce courrier peut faire sourire, paraître anodin, mais il s'agit de faits graves, extrêmement violents, reflétant de la haine, avec l'intention que cela atteigne le couple présidentiel", avait-il dénoncé.

Lors de l'audience en appel, à Angers, la peine de Jean-François Haim a été allégée à trois mois de prison ferme, qu'il a donc déjà effectués. Bien qu'il reconnaisse les faits qui lui sont reprochés, le retraité souhaite être reconnu innocent. Il a donc décidé de se pourvoir en cassation. 

Son avocat craint cependant que le passé du septuagénaire lui porte préjudice. Il a été condamné à neuf reprises, entre 1988 et 2021, pour des faits d'escroqueries.

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