Depuis le 12 octobre la mosquée d’Allones est fermée sur décision de la Préfecture. D’après Le Figaro, les dirigeants se seraient félicités de l’assassinat de Samuel Paty. L’avocate des associations qui gèrent la mosquée, Me Nabila Asmane, réfute ces accusations.
" Humilier les mécréants ennemis de l’Islam et des musulmans", "se préparer au combat". Dans un article publié le 22 octobre sur son site internet, Le Figaro rapporte que ces propos ont été tenus dans l’enceinte de la mosquée d’Allones fermée depuis mardi 12 octobre par la Préfecture de la Sarthe.
Informé par le Ministère de l’Intérieur, le quotidien décrit des discours belliqueux proférés par des responsables des associations « Al Qalam » et « L’Association Allonaise pour le Juste Milieu » qui administrent la mosquée d’Allones.
"Le renseignement français nous a indiqué que les dirigeants avaient plusieurs fois approuvé les différents attentats commis sur le sol français", explique Luc-Antoine Lenoir, l’auteur de l’article du Figaro. Le Figaro rapporte par exemple que quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty, les dirigeants de la mosquée s’en seraient félicités avant d’ériger en « martyr » son assassin Abdoullakh Anzorov.
Les dirigeants de l’association accusés de jouer un double jeu
Plus grave encore, les sources du journal évoquent le double discours présenté par certains imams de la mosquée. Après l’attentat visant le professeur d’histoire, les dirigeants des associations auraient encouragé les 300 fidèles de la mosquée à "rencontrer les kouffars" (les mécréants) pour leur afficher un soutien de façade.
"C’est ce qui s’appelle la Taqiya, c’est-à-dire l’art de dissimuler ses convictions bien souvent djihadistes", analyse le journaliste. "C’est ce qui a probablement mené le président de l’AAJM à participer à une messe de Toussaint à l’église Saint-Martin du Mans pour afficher son soutien à la communauté catholique et dénoncer cet attentat terroriste".
Autre point d’ombre, l’école coranique, responsable selon les sources du journal, de l’endoctrinement de la jeunesse allonaise. Les associations sont accusées de pousser les élèves la violence, l’antisémitisme, l’homophobie et au djihad.
"Les attentats étaient des signes forts contre la France et Français qui enfin, comprennent que nous sommes armés et prêts à faire la guerre", auraient prévenu un membre.
Des propos réfutés par les associations
L’avocate des deux associations s’inscrit en faux avec le rapport d’enquête communiqué par Beauvau.
"Tous les propos contenus dans la note blanche du ministère de l’Intérieur sont fermement contestés par mes clients", plaide Nabila Asmane. "Dans ces enquêtes administratives, la charge de la preuve est inversée. Il est ainsi très compliqué d’apporter des éléments pour justifier que ces discours faisant l’apologie du terrorisme n’ont pas été tenus dans cette mosquée", explique-t-elle.
L’avocate s’étonne que le Préfet ait pu remettre une distinction au président de l’AAM le 18 octobre pour sa participation dans les collectivités locales et dans le même temps lui reprocher sa gestion de la mosquée. "Il y a une schizophrénie que je ne comprends pas", pointe Nabila Asmane.
Pour elle, cette affaire serait au service de la communication du gouvernement à quelques mois de l’élection présidentielle. "Il y a ceux qui font de la politique et ceux qui font du droit. Nous ferons tous les recours possibles" conclut Nabila Asmane.
La semaine dernière, le parquet du Mans a ouvert une information judiciaire pour apologie du terrorisme et provocation à commettre des actes terroristes.
Quant au volet administratif, un arrêté préfectoral pourrait être signé ces prochains jours et aboutir à une fermeture de la mosquée six mois.