Les deux associations gérantes de la mosquée d'Allonnes, en Sarthe, fermée pour six mois fin octobre, qui sont soupçonnées de "relations avec la mouvance islamiste radicale", ont été dissoutes mercredi en Conseil des ministres, a annoncé Gérald Darmanin.
Le ministre de l'Intérieur a également estimé sur Twitter que l'"association allonnaise pour le Juste Milieu" et l'association Al Qalam "incitaient à la haine".
La mosquée d'Allonnes, près du Mans, qui accueille environ 300 fidèles, a été fermée pour six mois sur décision préfectorale fin octobre car elle est soupçonnée de légitimer le jihad armé ou le terrorisme lors de ses prêches.
Cette fermeture avait été validée fin novembre par le Conseil d'Etat.
Selon le décret de dissolution, les deux associations "promeuvent une pratique radicale de l'islam, légitimant le recours du jihad armé, la mort en martyr ainsi que l'instauration de la charia" et "légitiment les attentats terroristes".
L'enseignement "très radical" dispensé au sein de l'école coranique, qui compte environ 110 enfant, gérée par les associations "légitime et valorise le jihad armé ainsi que la haine des juifs ou la mise à mort des homosexuels", indique le décret.
"Couper net toutes les activités de haine"
En octobre, lors de l'annonce de la fermeture de la mosquée, une source locale ayant requis l'anonymat avait assuré à l'AFP que cette structure n'était pas une école à proprement parler et se contentait de donner des cours d'arabe aux enfants.
Le principal imam de la mosquée "effectuait des prêches dans lesquels il a qualifié les non-croyants d'ennemis de l'islam", a également repris le décret.
Les avoirs des deux associations gérant la mosquée et de certains de leurs dirigeants avaient été gelés dès le 13 octobre "pour couper net toutes les activités de haine", avait déclaré le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.
Selon le ministère de l'Intérieur, la France compte 2 623 mosquées et salles de prières.
Sur ce total, "21 lieux de culte sont actuellement fermés, du fait de prescriptions administratives, d'une décision judiciaire, d'une reprise de bail, de travaux ou d'une fermeture administrative", selon le ministère de l'Intérieur.
Six "font l'objet d'une instruction" en vue d'une possible fermeture.