Comment concilier développement économique et préservation de l'environnement ? Nouvelle illustration de ce dilemme à Cherré-Au dans la Sarthe où une plateforme logistique devrait voir le jour. A la clé, près de 450 emplois. Insuffisant pour les opposants au projet qui redoutent l'impact sur la faune et la pollution des travaux.
C'est sur de grandes parcelles agricoles qu'une nouvelle plateforme logistique d'envergure nationale pourrait voir le jour. 33 hectares dans le prolongement de l’actuelle zone d’activité du Coutier.
Pour les opposants au projet, c’est un non-sens écologique.
"Ce qui va poser problème c'est, d'une part, toute cette bétonisation qui accentuera le réchauffement climatique, explique Nadine Rinche, membre de l'association "L'Huisne Sarthoise Environnement", en plus il y aura une circulation qui est estimée à 600 camions par jour"
450 emplois à la clé
Mais le groupe GLP, qui devrait s’occuper de la construction et de la location de cet entrepôt, promet la création d’environ 450 emplois sur le secteur.
Pour l’association L’Huisne sarthoise environnement, ce chiffre cacherait en réalité une offre d’emploi inadaptée au territoire.
Sur ces plateformes, "ce sont des camions qui arrivent et qui repartent avec des produits qui ne sont pas fabriqués ici et avec des employés précaires" déplore Franck Rolland, membre de l'association
"L'Huisne Sarthoise Environnement".
Du côté de la communauté de communes à l’origine du projet on conteste cette lecture.
Pour son président, il s’agit là d’une activité d’avenir répondant à un besoin local mais aussi et surtout national.
"La zone du Coutier a toujours été à vocation économique, explique Didier Reveau, président de la communauté de communes "L'Huisne Sarthoise", par définition, quand on est met des aménagements de zone d'activités c'est pour y construire des bâtiments, et donc artificialiser. Par ailleurs, les entreprises qui ont une certaine taille en matière de construction de bâtiment ont aussi leurs contraintes, notamment environnementales".
L’enquête publique qui devait débuter en novembre a finalement été décalée de six mois pour approfondir le dossier sur la question des zones humides notamment.
La faune locale devrait pouvoir encore profiter quelques temps du calme de ces friches agricoles.
Le sujet de notre rédaction, signé Robin Spiquel, Sophie Hériaud et Joffrey Ledoyen