Témoignage. Femme brûlée vive à La Flèche en 2019 : "Ce qu'ils ont fait est sur moi et ça se voit"

Publié le Écrit par Fabienne Béranger

Stéphane Schubhan comparaît de nouveau devant la justice pour son procès en appel devant la cour d'assises à Angers. Il avait été condamné en première instance à 30 ans de réclusion pour avoir tenté de brûler vive sa compagne, Auréllie Mignot.

Le procès en première instance des quatre accusés a eu lieu en janvier 2023.

"Ça n'a pas permis de répondre à mes questions parce que je ne sais pas qui a mis le feu, exactement, encore, nous avait raconté Aurélie Mignot lors de ce premier procès. Donc, pour moi, dans ma tête, ça sera toujours est-ce que c'est monsieur Nallet, est-ce que c'est monsieur Schubhan ? Non, je ne le sais pas. À l'heure d'aujourd'hui, je ne le sais toujours pas et je ne le saurai jamais".

Quand je me regarde dans le miroir, ce qu'ils ont fait est sur moi et ça se voit. Donc je ne pourrai jamais oublier de ma vie.

Aurélie Mignot

Victime de féminicide

"En aucun cas, je n'ai voulu croire que c'était lui qui avait mis le feu. Je me disais qu'il ne pouvait pas m'avoir fait ça. Mais les gendarmes sont venus me voir en centre de rééducation et m'ont dit que c'était lui".

Aurélie avait aussi reconnu qu'elle n'ignorait pas les incartades de son compagnon, mais qu'elle fermait les yeux sur certaines choses : "Peut-être que je mettais de côté. Maintenant, je sais ce que l'expression 'l'amour rend aveugle' veut dire".

"Je me souviens de lui avoir dit de se taire"

Dans la nuit du 27 au 28 avril 2019 à la Flèche, Aurélie Mignot, son mari et leurs deux enfants sont réveillés alors que leur maison est en train de s'embraser. La mère de famille est brûlée vive, mais elle survit, marquée à vie.

Cette nuit-là, un des enfants du couple, coincé sur le toit, échappe in extremis aux flammes en sautant dans le vide. Les témoins de l'incendie et de la souffrance d'Aurélie Mignot décrivent un mari plus préoccupé par lui-même que de sa femme. "Il réclamait de l'eau pour son bras brûlé, criait beaucoup. Je me souviens de lui avoir dit de se taire", relate ainsi un témoin.

Un premier expert conclut à une origine accidentelle provoquée par l’incendie du téléphone portable de la victime. La procédure est clôturée le 19 juillet 2019.

Mais un renseignement anonyme adressé aux enquêteurs relance l’affaire et met les gendarmes sur la piste criminelle. L'incendie serait criminel et ourdi par le compagnon de la victime et sa maîtresse, Fabienne Gautier.

Stéphane Schubhan, le conjoint, est interpellé. Il est mis en examen et placé en détention provisoire, ainsi que Fabienne Gauthier, son fils Louis Lebreton et Florian Nallet, un proche de la famille. 

Les deux amants sont condamnés à 30 et 28 ans de réclusion criminelle. Leurs complices écopent de 25 et 20 ans de prison. L'enquête n'a pas permis de désigner l'auteur du départ de feu, ils ne dénonceront jamais celui qui est passé à l'acte.

Le parquet fait appel ainsi que les quatre condamnés. Ce procès en appel débute ce mercredi 24 janvier à Angers et devrait durer une semaine.

Le reportage de Maïna Sicard-Cras et Estelle Roux

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