L'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière a été mis en examen à son tour vendredi 12 mai dans l'enquête sur le possible emploi fictif de Pénélope Fillon à La Revue des deux mondes, dont il est propriétaire.
La campagne présidentielle est terminée, mais l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de la famille Fillon qui a débuté pendant la course à l'Elysée suit son cours.
Marc Ladreit de Lacharrière mis en examen
Un nouveau membre du clan Fillon a été mis en examen, vendredi 12 mai. Il s'agit de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, propriétaire de La Revue des deux mondes. Il est mis en examen pour abus de biens sociaux, puisque soupçonné d'avoir engagé fictivement Penelope Fillon. Cet homme, très proche de François Fillon, possède la 23e fortune de France, estimée à 2,4 milliards de dollars en 2016 par le magazine Forbes.Selon Le Journal du dimanche, les juges d'instruction en charge de l'enquête ont convoqué l'homme d'affaires, un proche de l'ancien Premier ministre François Fillon, pour un interrogatoire qui a duré plusieurs heures. Penelope Fillon a été salariée en CDI du magazine littéraire, avant de démissionner et les enquêteurs s'interrogent sur la réalité de cet emploi, ainsi que ses travaux rémunérés comme collaboratrice parlementaire de son époux (alors député de la Sarthe), puis de son suppléant à l'Assemblée Marc Joulaud.
3 500 euros nets mensuels à La Revue des deux mondes
Penelope Fillon a perçu 3 500 euros nets mensuels pour son emploi à la revue, entre mai 2012 et décembre 2013. Dans le volet des soupçons d'emplois fictifs à la Revue des deux mondes, le couple Fillon a déjà été mis en examen pour "complicité et recel d'abus de bien sociaux"."Une dizaine de notes et fiches de lecture ont été retrouvées" d'après des sources proches du dossier. Mais seules deux d'entre elles ont été publiées dans la revue. Penelope Fillon a admis ne s'être jamais rendue dans les locaux du magazine littéraire. Pour sa défense, elle assure avoir eu un rôle de conseil éditorial, sous la forme d'entretiens informels, avec Marc Ladreit de Lacharrière. Le contrat de Mme Fillon, établi sur 281 jours par an "lui laissait une totale liberté" pour organiser son travail, avait justifié l'avocat de François Fillon, Antonin Levy.
Penelope Fillon n'est jamais allée à La Revue des deux mondes
Ce dernier avait demandé à son ami "s'il avait une idée pour trouver du travail pour son épouse (...) Elle n'a pas demandé de salaires. Lui non plus", a indiqué une source proche du dossier. Après son embauche, elle a cumulé cet emploi avec un nouveau contrat de collaboratrice à l'Assemblée, à partir de juillet 2012, lorsque son mari est redevenu député. "A aucun moment (...) je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire", avait cependant assuré le directeur de la revue d'alors, Michel Crépu, au Canard enchaîné.Depuis le début de l'affaire, le nom de Marc Ladreit de Lacharrière est revenu plusieurs fois. 2F, la société de conseil de François Fillon, a travaillé pour Fimalac. Son ami lui a aussi prêté 50 000 euros en 2013, qui ont été remboursés mais pas déclarés. Et l'homme d'affaires a reçu la Légion d'honneur en 2011, sous le gouvernement de François Fillon, mais il a toujours nié un lien entre cette récompense et l'emploi de Penelope Fillon.