Suite du procès en appel de François Fillon à Paris pour des soupçons d'emplois fictifs de sa femme Penelope. L'ancien Premier ministre doit être interrogé ce lundi après-midi.
Ce lundi 22 novembre, François Fillon, l'ex-candidat de droite à la présidentielle de 2017, dont la campagne avait été stoppée par l'explosion du "Penelopegate", doit succéder à la barre à partir de 13H30 à son épouse Penelope. Celle-ci a maintenu mardi et mercredi avoir réalisé un réel travail auprès de son mari.
C'est la première fois depuis le début du procès en appel le 15 novembre dernier que l'ex-chef de gouvernement, 67 ans, aujourd'hui retraité, va s'exprimer en longueur .
Au deuxième jour d'audience, il avait néanmoins fait une "déclaration liminaire", pour résumer la "vérité (qu'il n'était) pas parvenu à faire entendre au tribunal".
"Mon épouse a travaillé à mes côtés, c'est incontestable", avait-il assuré, dénonçant, comme depuis le début de l'affaire, une "enquête à charge".
Le jugement de première instance trahit une "conception" relevant "de l'archaïsme" du rôle de son épouse, a soutenu François Fillon, contestant avoir été un "député fictif préoccupé essentiellement par l'argent, comme on (l)'a dépeint".
L'ancien député de la Sarthe et de Paris a aussi exprimé des "regrets", notamment pour "(son) pays, privé en 2017 du débat démocratique auquel il avait droit", pour sa "famille politique sortie durablement affaiblie" de cette affaire et "surtout" pour son épouse, "marquée à vie".
Des soupçons d'emplois "fictifs ou surévalués"
François Fillon est rejugé jusqu'au 30 novembre aux côtés de sa femme et de son ancien suppléant Marc Joulaud pour des soupçons d'emplois "fictifs ou surévalués" de Penelope Fillon comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, rémunérés au total 612 000 euros nets.
Les époux Fillon doivent aussi s'expliquer sur l'embauche de deux de leurs enfants en tant que collaborateur de leur père sénateur entre 2005 et 2007, ainsi que sur le contrat de Penelope Fillon comme "conseillère littéraire", en 2012 et 2013, à la Revue des deux mondes.
François Fillon est enfin poursuivi pour avoir omis de déclarer un prêt de 50 000 euros en 2012 à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP).
L'ancien locataire de Matignon avait aussitôt fait appel de sa condamnation dans ce dossier, le 29 juin 2020, à cinq ans d'emprisonnement dont deux ferme et 375 000
euros d'amende, tout comme Penelope Fillon, qui s'était vu infliger trois ans de prison avec sursis et 375 000 euros d'amende, ainsi que Marc Joulaud, sanctionné à hauteur de trois ans avec sursis et 20 000 euros d'amende avec sursis.