Le collège Jacques Prévert à Pontvallain dans la Sarthe va voir le nombre des classes diminué et le nombre d'élèves par classe augmenté à la prochaine rentrée, injuste, disent en cœur parents d'élèves et élus des communes concernées, dans un secteur rural isolé.
Pontvallain est un village de 1675 habitants dans le département de la Sarthe. Dans le sud du Mans. Pas très loin de La Flèche, pas très loin du Lude, et finalement isolé dans un secteur essentiellement rural. Le collège Jacques Prévert est ce qui réunit les habitants des communes environnantes. Alors forcément, quand l'Éducation Nationale annonce une réduction du nombre des classes, après des mois sans professeur de français, les parents d'élèves, pas plus que les élus, ne peuvent accepter l'injustice qui leur est faite.
Moins de classes
"La dotation globale attribuée par l'académie de Nantes est beaucoup trop basse, cela conduira à avoir 30 enfants par classe, c'est incompréhensible, en trois ans nous perdons 10 élèves, et nous perdons 3 sections", indique Thierry Delaporte, le président des parents d'élèves du collège et parent délégué au conseil d'administration du collège. "Concrètement ce sera sans options de langues, à 30 enfants serrés dans des classes trop petites, et nous n'avons pas de solutions pour les travaux pratiques avec des salles qui devront-être adaptées".
S'ajoutent dans le collège des problèmes de remplacements des professeurs absents. Une professeure de lettre est partie en congé de maternité en novembre 2020, sans remplacement. "On nous annonce son retour courant mai, en attendant nos enfants n'ont pas eu cours durant ce temps. Un poste de prof de technologie n'a pas été pourvu du tout".
Quatre mois et demi sans cours de français
Gwenaelle Drouet une maman d'élève, "nous en tant que parents nous avons payé des cours particuliers, ce qui n'est pas donné à tous les parents, on est en train de creuser un fossé entre les enfants. Sinon, Awen n'aurait eu aucun lien avec le français depuis novembre. L'Éducation Nationale n'apporte aucune solution pour que ma fille puisse suivre un cours de français, soit 4 heures 30 par semaine, remplacées par des heures de permanence, sans travail particulier à faire !"
Awen est élève de 6ème, elle a déjà fait les comptes : "Dans la classe on est 20, nous serons 10 de plus l'an prochain. Ça va compliquer la vie de classe, quand on devra s'exprimer tout le monde ne pourra pas le faire".
"C'est l'éducation de nos enfants qui est en jeu, c'est notre avenir, nous sommes aussi inquiets pour les conditions sanitaires. Le rectorat ne nous répond pas" s'alarme Thierry Delaporte.
Les élus de Pontvallain et des communes voisines, sont venus apporter leur soutien aux parents d'élèves, tous soulignent le sentiment d'abandon de la population, et de son collège, par l'Éducation Nationale.