D'anciens logements de pompiers à Angers sont squatés depuis quelques jours par une soixantaine de Roms, des familles avec de jeunes enfants. Et si le service d'incendie et de secours leur garantit qu'ils peuvent rester jusqu'à fin janvier, le TA de Nantes a ordonné l'expulsion...
Depuis 2 mois, Florin a trouvé refuge avec sa femme et ses 3 enfants, dans un grand appartement. Il y a encore peu, ce logement servait à loger les officiers sapeurs-pompiers de la caserne voisine. Huit familles, originaires du Kosovo ou de Roumanie partagent l'immeuble, encore pourvu en eau et électricité. Pourtant, fin novembre, le Tribunal Administratif de Nantes a ordonné l'expulsion de cet immeuble, pour cause d'insalubrité.
► VIDÉO. Voir le reportage d'Eric Aubron et Gwénaël Rihet :
Avec cette nouvelle réquisition de logement, ces Roms pensaient trouver un répit. La plupart ont déjà fuit la rue ou des conditions d'hébergement indignes. Depuis leur arrivée, leur vie se résume à l'errance. Hélène : "Pour certaines familles depuis 2008, c'est de squat en squat, de campement en campement, d'expulsion en expuslion, c'est toujours la même histoire qui se répète donc maintenant on attend vraiment des pouvoirs publics des solutions conrètes et perennes pour ces familles là qui ont de toutes façon vocation à rester en France", explique Hélène, du Collectif de soutien aux sans-papiers
Le problème c'est qu'aujourd'hui on n'offre pas de logement à ces personnes parce qu'elles sont en situation où on ne leur permet pas de travailler
Aux côtés du mouvement de soutien aux sans-papiers, un collectif de syndicalistes s'est créé pour défendre la cause de ces familles. Ensemble, ils ont déposé un recours devant le Conseil d'Etat et interpellé les autorités pour demander un bail précaire. "Les personnes que nous accompagnons au Chêne Vert, à Angers, elles sont demandeuses, elles veulent bien payer un loyer, de l'eau, de l'électricité, mais le problème c'est qu'aujourd'hui on ne leur offre pas de logement parce qu'elle sont en situation où on ne leur permet pas de travailer", confie Guillermo Wolf, représentant du Collectif de syndicalistes pour l'entr'aide et la solidarité.
Les occupants du squat ont obtenu la promesse du Conseil départemental qu'il n'y aurait pas d'expulsion pour les fêtes de fin d'année. Reste qu'en cette période hivernale, 80 personnes vivraient dehors à Angers.