Le 27 janvier 2025, le projet de loi sur la fin de vie doit revenir devant l'Assemblée nationale. Ce texte, interrompu en juin dernier par la dissolution, pourrait permettre une avancée majeure en autorisant le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie. Une réforme que Lise Résibois défend avec acharnement, en hommage à son frère jumeau Loïc, décédé de la maladie de Charcot.
Une loi attendue, un débat crucial
Le projet de loi sur la fin de vie devrait être examiné par les députés à partir du 27 janvier 2025. "Il y aura quinze jours de débats dans l'hémicycle et des travaux en commission en amont", a récemment précisé Yaël Braun Pivet, la présidente de l'Assemblée Nationale, qui s'est engagée à présider elle-même les échanges.
Ce texte, qui préfère parler "d'aide active à mourir" plutôt que d'euthanasie ou de suicide assisté, propose un cadre strict pour répondre aux attentes des malades condamnés. Suspendu en juin dernier à la suite de la dissolution de l'Assemblée, il représente un espoir pour des milliers de familles.
L'héritage de Loïc Résibois : un combat pour la dignité
Pour Lise Résibois, ce projet de loi est avant tout l'aboutissement du combat de son frère Loïc, emporté par la maladie de Charcot en septembre dernier. "Loïc savait qu'il ne bénéficierait pas de cette loi, mais il s'est battu pour les autres", raconte Lise.
Sportif, sain et dynamique, Loïc avait découvert les premiers signes de la maladie en 2019 : des tremblements dans une main. Le diagnostic n’a été posé qu’en 2022, alors que la paralysie progressait déjà. À partir de juin 2023, il a transformé sa lutte personnelle en une bataille publique, multipliant les prises de parole sur les réseaux sociaux.
Loïc disait que permettre à un malade de partir dignement, c'est un acte d'humanité. Il a ouvert une voie, à nous de la poursuivre.
Lise Résiboissoeur de Loïc, décédé de la maladie de Charcot
"Il dénonçait l'hypocrisie de la sédation profonde et continue, qui consiste à endormir le malade tout en arrêtant de l'alimenter. Cela peut prendre des jours, parfois des semaines. Pour Loïc, c'était indigne", explique Lise.
Un combat prolongé par sa sœur et ses proches
Depuis le décès de Loïc, Lise Résibois gère ses réseaux sociaux et répond aux nombreux témoignages qu'elle reçoit. "C'est un prolongement naturel. Il m'avait demandé de continuer ce combat jusqu'à ce que la loi entre en application", confie-t-elle.
Aux côtés de Caroline, la veuve de Loïc, et de sa fille, Lise milite pour sensibiliser l'opinion publique. "Chaque semaine, des malades ou des familles démunies me contactent. Leur détresse me pousse à ne rien lâcher", dit-elle.
Pour elle, l'adoption de cette loi mettrait fin à l'exil imposé aux malades français, obligés de partir en Suisse ou en Belgique pour accéder à l'euthanasie. "Loïc a choisi de rester en France pour que son acte ait du poids. Il est parti où il voulait, sur l’île de Ré, auprès des siens, mais pas comme il voulait", souligne-t-elle.
Un espoir pour janvier 2025
Lise se dit confiante malgré les clivages au sein du gouvernement. "Nous avons rencontré plusieurs fois Olivier Falorni, un homme extraordinaire qui porte ce projet avec conviction. Nous espérons que cette fois, rien n'interrompra les travaux", affirme-t-elle.
Pour elle, ce combat prendra fin lorsque la loi sera adoptée. "Ce jour-là, nous fermerons le compte Instagram de Loïc. Ce sera le symbole du devoir accompli", conclut-elle, émue.
► Retrouvez tous les témoignages Vous Êtes Formidables sur france.tv
► Voir l'ensemble de nos programmes sur france.tv