Certains chefs d'entreprises vendéens peinent à trouver de la main d'oeuvre alors que, dans les Hauts de France, des demandeurs d'emplois guettent la moindre proposition d'emploi. Le directeur d'une entreprise de BTP de Vendée est donc parti recruter sur place.
Ils viennent des quatre coins du Nord, du Pas de Calais, de la Picardie, pour un rêve, presque un mirage : sept candidats et quelques CDI pour aller fabriquer du béton, en Vendée.
"Moi ma branche, c'est TP/béton armé, c'est là-dedans que je veux partir", explique l'un des candidats Denis Lemandoski, "Et c'est pour ça, quand j'ai vu l'annonce à France 2, j'ai dit tiens la Vendée, pourquoi je n'essaierai pas. Parce que, par chez nous, à Calais, il n'y a plus rien, tout ferme... ils prennent des jeunes de 25 ans, et ils disent que les seniors sont trop vieux, c'est pas vrai"
Dans cette région, le taux de chômage tourne souvent autour des 11% et la plupart des perspectives d'emploi se trouvent en intérim...
D'où l'idée de venir chercher là, les candidats qui manquent à la Vendée.
Du BTP jusqu'à la confection, plusieurs entreprises ont fait appel à un cabinet pour recruter en Hauts-de-France
"Dans l'annonce, qui est parue, on parle de travail possible pour madame si elle le souhaite.", explique Carole Hannard du cabinet Agissez Plus, "On ne prend pas un pion, on ne prend pas dans une région en lui disant tu vas emménager 600km plus loin, sans qu'il y ait derrière un dispositif. "
Prendre le temps, de discuter, d'expliquer à ces hommes, à quoi ressemblera leur quotidien... Créer des liens entre ceux qui ensemble, laisseront peut-être leur région, leur famille, ou même, comme Freddy, une enfant de 6 ans.
"Moi je vis séparément tout seul. Donc, après ça sera un arrangement entre la mère et moi, puis les congés pour voir ma fille....
Et je veux un renouveau, en fait, tout simplement".
Comme pour un recrutement de cadre, les candidats rencontrent le PDG de LG Béton, venu exprès de Vendée.
"Il faut que vous compreniez que, on n'est pas dans le Nord, on est en Vendée. En Vendée, tout le monde se tutoie, tout le monde tutoie le PDG... Tout le monde me tutoie, je tutoie tout le monde", explique Alain Jouy aux candidats.
Un PDG qui a besoin d'une trentaine de personnes. Faute de candidature, il a dû refuser presque deux millions d'euros de contrats.
A l'issue de cette rencontre, les sept candidats sont tous recrutés.
"C'est super quoi. ça fait 6 mois que je cherche du boulot, et là, d'un claquement de doigt, un CDI, c'est parfait" se réjouit Julien Decobecq
L'avenir pour ses candidats fraichement recrutés commence dès vendredi, dans un champ de béton, au coeur du bocage vendéen.
► Notre reportage
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