George Clemenceau, le Père la Victoire, en référence à la fin de la première guerre mondiale. Né et mort en Vendée. Une exposition lui est consacrée jusqu'au 20 mars 2020, dans son ancienne maison musée de Saint-Vincent-sur-Jard, "Guerre et paix, Clémenceau vu par la caricature entre 1915 et 1919."
25 novembre 1929, Georges Clemenceau est inhumé à Mouchamps près de la tombe de son père. À une vingtaine de kilomètres de Mouilleron-en-Pareds, son lieu de naissance. C'est dans cette Vendée catholique, que l'ancien homme d'État, anticlérical forcené, a choisi de finir ses jours.
Jean Garrigues, Historien et professeur à Sciences Po situe l'ancrage de l'homme dans son teroir :
"Il était un bleu parmi les blancs, de par sa famille, ses origines, ses ayeux qui avaient déjà combattu dans les armée de la révolution française et de l'empire, et surtout sous l'influence de son père. Ce qui ne voulait pas dire qu'il n'était pas très attaché au terroir vendéen, les balades qu'il a fait jeune avec son père pour aller à la chasse, pour pêcher, sont des promenades qui l'ont énormément marqué."
Après 50 ans de vie publique, c'est à Saint-Vincent-sur-Jard que le tigre prend sa retraite. Pour le père la victoire, la politique se résume alors au conseil municipal de cette commune de bord de mer.
Le maire de Saint-Vincent en 1959 se souvient des réunions du conseil ces années là :
"Il est arrivé au conseil municipal... ben le maire il était plutôt gêné ! Immédiatement il prennait un siège et disait : "messieurs faites comme si j'étais pas là !"
Le garde champêtre aussi se souvient de l'homme, attentif au êtres et aux choses :
"Il était surtout à venir nous trouver quand on travaillait dans la plaine, il faisait sa promenade sur les dunes, et à un moment donné il venait nous trouver dans la plaine, et là il discutait sur la culture, la manière qu'on faisait pour semer, il connaissait mais il voulait apprendre mieux que moi ."
Clemenceau loue une ancienne maison de pêcheur 150 francs par an. Entre deux voyages, sa dernière vie est ici, rythmée par les marées, balayée par les embruns. Il y cultive son jardin et la contemplation :
"Plutôt que d'aller parler à mes contemporains, disait-il, qui ne m'ont que trop entendu, je préfère converser avec la brise, la rosée, l'océan, parce qu'il n'y a pas d'examen et l'on se comprend sans parler."