Depuis le 1er janvier, les conseils départementaux ont la possibilité de rétablir la limite supérieure de vitesse à 90 km/h sur les routes départementales. Mais les conditions préalables à ce retour en arrière feront reculer plus d'un élu !

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Les Conseils départementaux ont donc la possibilité de rétablir la vitesse à 90 km/h depuis ce 1er janvier. Mais quand bien même ils en auraient la volonté, ils n'en auront pas nécessairement la possibilité. Car se relèvement de la vitesse est soumis à l'observation de règles draconiennes établies par le Conseil national de la sécurité routière.

Cette possibilité d'un retour à 90 km/h est tout d’abord conditionné à la fourniture d’une étude d’accidentologie. Il n’est ensuite autorisé que sur des tronçons de route de plus de 10 km ne comportant pas de traversée d’agglomération, donc dans des zones peu denses. Autres restrictions parmi une longue liste, les routes en question doivent être dépourvues de tourne-à-gauche et d’arrêts de transports en commun.

L’interdiction de dépassement devra ainsi être matérialisée par une double bande blanche sonore. Tous les "obstacles latéraux non protégés" seront à retirer dans une bande de 4 mètres de part et d’autre de la chaussée. Soit autant de frais qui vont s'ajouter au changement des panneaux !

Un éventuel retour à 90km/h s'accompagnerait aussi d'une interdiction de circuler faites aux engins agricoles...
 

Un risque politique

À ces conditions, s’ajoute l’engagement de la responsabilité pénale du président du Conseil départemental si un accident mortel venait à survenir sur une route repassée à 90 km/h. Christophe Castaner, le ministre de l’Intérieur, a prévenu: "Le jour où l’on constatera que sur les routes où l’on a augmenté la vitesse, on a augmenté le nombre de morts, chacun devra se regarder dans la glace". 
 
Résultat, en dépit d'une opinion publique favorable à cette limitation à 90 km/h, de nombreux départements qui s’était déclarés pour un retour aux 90 km/h, font marche arrière.
 

80 km/h et surtout pas plus en Loire-Atlantique

En Loire-Atlantique, le président du Conseil départemental (PS) Philippe Grosvallet, s'était déclaré totalement opposé à un retour en arrière. L'accidentologie et la mortalité routière dans son département reste à un niveau beaucoup trop élevé. Les routes qui sont de sa responsabilité resteront donc à 80 km/h !
 

Concertation en Mayenne, mais sans illusions

Olivier Richefou (UDI), le président du Conseil Départemental de la Mayenne imagine mal un retour en arrière. "Interdire la circulation des engins agricoles sur les axes revenus à 90 km/h serait un non-sens en Mayenne". Et puis, "les 80 km/h ont fait la preuve de la baisse de la mortalité routière, de 19 à 20 morts les années précédentes nous sommes descendus à 7 en 2019 !"
 

En Maine-et-Loire on veut encore y croire

En Maine-et-Loire, le Conseil Départemental songe sérieusement à rétablir la limitation à 90 km/h sur au moins 410 km des 4 860 km de routes départementales. Assorti d'une liste de conditions qui semblent difficiles à réunir toutes.

Avec les élus et les services compétents du Département, différents critères ouvrant la possibilité d’un retour à 90 km/h sur certaines portions de routes départementales ont été retenus :
  • faible accidentologie
  • sections suffisamment longues et significatives pour éviter les changements de limitation de vitesse successifs,
  • chaussées comprenant des parties suffisamment rectilignes et dégagées avec une largeur suffisante (7 mètres et plus) et des accotements offrant un bon dégagement (supérieur à 2 mètres de large),
  • itinéraires avec des carrefours aménagés et sections présentant peu d’accès riverains ou habitations en bordure de route.
"Il faudra aussi harmoniser les vitesses avec les départements voisins" affirme Christian Gillet le président du Conseil Départemental (DVD). Pas facile de repasser à 90 km/h quand on regarde la seule ex RN 23 Angers-Nantes limitée à 80 km/h en Loire-Atlantique, quand ce n'est pas 70 km/h...


En Vendée, les choses sont simples, la Loi et rien que la Loi !

Le président du Conseil Départemental, Yves Auvinet (LR) s'en tiendra au strict respect de la législation. Et d'en rappeler les principes. Les conditions de retour au 90 km/h posées par le comité des experts (CNSR) de juillet 2019, sur des tronçons homogènes supérieurs à 10 Km, sont les suivantes :
  • absence d'arrêts de transports collectifs
  • absence de traversées de chemin de Grande Randonnée ou véloroutes
  • absence d'accès de riverains
  • absence de circulation des engins agricoles
  • présence de zones de récupération revêtues d'au moins 1m50
  • absence d'obstacles non isolés à moins de 4 m des voies
 
Et d'ajouter : "Aucun axe départemental ne répond à ces critères, ne serait-ce que par la circulation des engins agricoles."
 


 

 

►En vidéo, le reportage de la rédaction sur les dramatiques accidents du nouvel an

Reportage de Céline Dupeyrat - Antoine Ropert et Carole Migeon
 
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