L'Insula Oya 3, reliant l'île d'Yeu au continent, de retour au chantier, 18 mois seulement après sa mise en service

Le navire Insula Oya 3 a quitté l'île d'Yeu pour Concarneau, port où se trouve le chantier naval Piriou qui l'a vu naître. Objectif : l'arrêt technique annuel obligatoire, mais également la résolution de plusieurs problèmes survenus depuis sa mise en service, le 2 mai 2023. Le navire fait depuis l'objet de remarques de la part de l'armateur, de l'exploitant et des usagers.

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À la Compagnie Yeu Continent qui exploite le ferry Insula Oya 3 entre Fromentine et l'île d'Yeu, personne pour aborder le sujet. Les personnels en charge du dossier sont à bord du navire ou se rendent par la route à Concarneau, au chantier Piriou.

La demande d'informations est  adressée en parallèle à la Région Pays de Loire, propriétaire de ce bateau pour lequel elle a investi 22 millions d'euros. Voici, in extenso, les éléments qui nous sont parvenus : 

  1. L’arrêt technique de l’IO3 du 30 sept. au 18 oct. à Concarneau est prévu depuis le printemps 2024 : c’est un arrêt technique récurrent, annuel, qui comprend une mise à sec du navire, nécessaire à la réalisation de travaux habituels prévus par l’Exploitant, dont notamment des travaux de peinture.
  2. Il est normal qu’un navire, qui plus est novateur tel que l’IO3, rencontre quelques difficultés qui nécessitent des ajustements. Pour autant, depuis sa mise en service en mai 2023, l’INSULA OYA III ne donne pas pleine et entière satisfaction à la Région (A date, il reste 10 réserves à lever).
  3. Les dysfonctionnements majeurs actuels portent notamment sur le non-fonctionnement des filtres SCR (filtration des particules d’échappement), et des dysfonctionnements techniques sur les rampes de chargement et de déchargement qui doivent subir un réglage. 
  4. La Région reste très vigilante pour que la continuité territoriale soit assurée avec efficacité. Cela a été le cas pour la saison estivale qui s’est bien passé et pendant laquelle l’IO3 a assuré son rôle.

Un bateau livré neuf mais imparfait

Il faut dire que depuis ses débuts, le bateau accumule les déboires. Les pannes à répétition se succèdent sur les rampes d'accès pour les voitures et les piétons. Côté chargement ou déchargement des marchandises, les grues ne parviennent pas à tenir les horaires. 

Ajoutez à cela, la surchauffe de batteries au lithium en début d'été et vous obtenez un armateur mécontent : la région Pays de la Loire renvoie la responsabilité au chantier Piriou, celui-ci faisant de même, pour certains problèmes, à l'un de ses sous-traitants.

Livré au printemps 2023 et mis en service le 2 mai de cette année-là, le navire arrivait pourtant en grande pompe et promettait de passer dans une nouvelle ère avec ses 55 mètres de long et sa capacité à transporter environ 400 passagers et 150 tonnes de fret.

Mais depuis, les pannes et les dysfonctionnements se succèdent, voire s'empilent. La joie de voir un bateau neuf et moderne succéder à l'Insula Oya 2 et ses plus de 40 ans de service est depuis retombée. Élus, personnels et usagers espèrent et même exigent un bateau à la hauteur du cahier des charges.

Les conséquences

Avec ces rampes d'accès qui tombent régulièrement en panne, certaines marchandises, certains véhicules ne peuvent être embarqués et restent à Fromentine empêchant ainsi entreprises, commerçants, particuliers d'être livrés.

Un exemple concret : plus de passage de camion. Que ce soit pour le bâtiment, ou les déménagements, aucun véhicule de grande taille ne peut être transporté en l'absence du ferry, dans un sens comme dans l'autre.

Les habitants de l'île ont conscience de la nécessité de cet arrêt annuel qui limite le nombre et la taille des véhicules pouvant être embarqués durant ces trois semaines. Les deux catamarans rapides peuvent embarquer six voitures chacun, mais aucun camion. Les islais espèrent pouvoir ensuite compter sur un ferry réellement opérationnel.

Pour l'association Aller-Retour, qui depuis 30 ans représente les usagers, le cahier des charges de ce service public doit être respecté. 

Le personnel d'exploitation, embarqué ou à quai, est las de ces pannes et anomalies relevées depuis la livraison et espère un bateau qui fonctionne bien, été comme hiver.

La mairie de l'île d'Yeu, quant à elle, reçoit les doléances sans toutefois pouvoir agir. Mais elle note une amélioration dans l'attitude du chantier Piriou.

Piriou a dépêché une personne dédiée cet été, pour résoudre les problèmes rencontrés, et ça a bien mieux fonctionné qu'au printemps. Heureusement, car on était en pleine saison.

Carole Charruau

Maire de l'île d'Yeu

La solution provisoire

Durant l'absence de l'Insula Oya 3 prévues pour durer trois semaines, c'est le Taillefer qui assurera le transport de marchandises, les passagers étant embarqués sur les deux catamarans rapides, Le Châtelet et le Pont d'Yeu.

La solution durable

Réparer ce qui ne va pas, la consigne est simple. Mais les solutions, elles, sont complexes et onéreuses.

Un ferry n'impressionne pas par sa taille, mais il est impressionnant par sa complexité, étant conçu en fonction d'un cahier des charges très pointu et adapté aux contraintes du territoire qu'il dessert : tenue à la mer, confort, capacité d'embarquement, lieu de chargement et déchargement, marées etc...

Aussi, lorsque la rampe du bateau qui doit se déployer pour se poser sur la cale fonctionne mal ou pas du tout, c'est tout un ensemble hydraulique, métallique, électrique qu'il faut revoir. Quand les grues se révèlent inefficaces ou sous dimensionnées, c'est leur renouvellement qu'il faut envisager, mais aux frais de qui ?

La Région Pays de Loire qui a déboursé les 22 millions d'euros s'en remet au contrat et au constat que le résultat n'y est pas. Le chantier Piriou invoque le travail d'un sous-traitant, les experts n'ont pas fini de se pencher sur ce dossier. Mais cela prendra du temps.

"Si je suis confiante ? Mais on n'a pas le choix ! Ce bateau est vital pour nous et durant ces trois semaines, Piriou va pouvoir travailler jour et nuit pour nous rendre un bateau qui fonctionne". Carole Charruau, maire de l'île d'Yeu va dans le même sens que la Région et nous promet que la levée de garantie n'aura pas lieu tant que l'Insula Oya 3 ne remplira pas sa mission correctement.

MISE À JOUR

Le chantier Piriou a souhaité apporter quelques précisions.

"Le navire vient à Concarneau pour réaliser son arrêt technique annuel et programmé par la compagnie YEU CONTINENT, comme cela se fait pour tous les navires de desserte des îles. Il ne s’agit pas d’un arrêt technique spécifique pour traiter les appels en garanties.

PIRIOU va profiter de cet arrêt technique pour traiter des appels à garantie. Cela permet de ne pas immobiliser le navire pendant sa période d’exploitation.

Le navire a effectué ses rotations tout l’été, sans qu’aucun souci majeur ne vienne perturber les opérations, y compris sur les rampes".

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