VIDEO. Coup de projecteur sur l'île d'Yeu qui multiplie sa population par 7 en période estivale

Ile d'Yeu,  Port Joinville
Sur l’île, l’été la population passe de 5 000 à presque 35 000 habitants. Alors forcément, en période touristique un seul mot d’ordre : organisation. Et c’est parfois une véritable gymnastique autant sur le plan économique que sanitaire et écologique. ©France 3 Pays de la Loire

Sur l’île, l’été la population passe de 5 000 à presque 35 000 habitants. Alors forcément, en période touristique un seul mot d’ordre : organisation. Et c’est parfois une véritable gymnastique autant sur le plan économique que sanitaire et écologique.

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L’île d’Yeu, son histoire et ses paysages à couper le souffle. Chaque été, l’un des joyaux touristiques de la région voit sa population multiplié par 7 ! 

Matin et soir, un flot continu de touristes arrivent et repartent de l’île grâce aux navettes la reliant au continent.

Et la traversée n’est pas réservée qu’aux visiteurs. Chaque année, le navire Insula Oya II transporte près de 20 000 tonnes de marchandises dont un quart juste pour l’été.

"L'Insula Oya tourne une fois par jour au lundi au samedi l'hiver, explique Benoît Le Marouille, responsable d'exploitation Yeu Continent, ça c'est pour le besoin quotidien, et on augmente, ça dépend, entre deux et quatre navires supplémentaires par semaine".

Un ravitaillement essentiel pour l’île et ses commerces. Devant la boulangerie de Sylvie, les Islais comme les touristes patientent pour acheter leurs baguettes et leurs viennoiseries. Mais pas de panique, il n’y aura pas de pénurie ! 

Savoir gérer pour ne pas manquer

Derrière le comptoir, chaque été c’est toute une organisation pour satisfaire les quelques centaines de clients journaliers.

"Un jour peut-être que sur le soir on va manquer un petit peu de pain et le lendemain, comme je suis là 7j/7 et du matin au soir, j'arrive à savoir combien il me faut de pain par jour", explique la boulangère, Sylvie Mollé.

Et pour cette boulangerie pas question de manquer, alors il faut faire attention à prévoir suffisamment, jusqu’au prochain navire de ravitaillement.

"Le stock on le gère sans le gérer, poursuit la boulangère, on ne va pas se dire 'je vais prendre dix sacs de trop'. Non, on sait que de toutes façons, il va en falloir et que, de toutes façons, tout va se vendre, il n'y a pas de problème".


Une grosse fréquentation touristique qui impacte aussi la gestion des déchets de l’île. Chaque année, leur traitement et leur envoi vers le continent par bateau coûte environ 1,2 million d'euros à la municipalité.

Alors durant trois mois, Louise et Yvon sont embauchés comme ambassadeurs de tri par la mairie et le syndicat départemental de traitement des déchets. Leur rôle : contrôler les poubelles et sensibiliser touristes comme locaux au tri sélectif.

"On produit de plus en plus de déchets, d'emballages, nous sommes consommateurs, et je pense qu'on a un rôle à jouer dans ce mouvement", explique une résidente.

Et si la grande majorité est réceptive à ce message écologique, d’autres sont plus réticents.

"On a quelques réticences, explique Yvon Le Bris, ambassadeur de tri, des personnes qui trouvent ça dérangeant qu'on aille regarder leur poubelle. On a déjà eu des personnes qui sont venues nous engueuler personnellement".

Dix médecins en saison estivale

Au centre de santé de l’île, la période touristique rime avec gymnastique. Chaque jour, les secrétaires médicales reçoivent près de 200 appels et accueillent une centaine de personnes.

"On dispatche en fonction du motif de l'appel, en fonction de l'urgence, raconte une des secrétaires du cabinet médical, on pose les questions aux gens, savoir pourquoi ils veulent voir le médecin et c'est à nous de trier".

Il s’agit alors de pouvoir recevoir tout le monde, visiteurs, comme Islais. Ces derniers parfois conscients de la charge de travail.

"Au mois de juin on a la coutume de faire des ordonnances pour 4 mois, pour que ça court jusqu'à fin septembre, explique le docteur Isabelle Alix, médecin généraliste coordinatrice du centre de santé, eux-même le demandent aussi en disant 'je ne vais pas revenir en plein mois d'août Docteur, je sais que vous avez autre chose à faire'".

A l’année, ils sont sept titulaires répartis entre le centre, les visites à l’EHPAD, mais aussi les urgences à l’hôpital.

Et dès le printemps, trois médecins viennent temporairement leur prêter main forte. Le docteur Baptiste Janvier, n’en est pas à son première saison.

"On touche à peu près à tous les corps de la médecine, raconte-t-il,  c'est ça qui est intéressant, d'avoir cette activité qui est vraiment variée. Et on y revient pour ça".

C'est rare qu'on accueille l'été des médecins qui ne sont jamais venus parce que c'est un fonctionnement quand même très particulier

Docteur Isabelle Alix

Généraliste coordinatrice centre de santé

Une organisation plaisante pour les patients, rassurés de pouvoir compter sur un médecin en cas de soucis de santé.

"Ça peut être très rapide. Sur le continent, on appelle, ça peut être deux trois jours à l'avance, explique une patiente, alors qu'ici on peut l'avoir, s'il y a un désistement avec le nombre de médecins, en fin de soirée".

Ecologie, commerce, santé… Chaque été, l’île d’Yeu se métamorphose au rythme de la saison touristique. Un fourmillement qui s’estompe dès l’automne et le départ des touristes.

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