En Vendée, les premières mesures de restrictions d'eau sont tombées. Dans le quart nord ouest du département, elles concernent les prélèvements en eaux superficielles. En Vendée, d'ici 2025 le déficit en eau potable est évalué à plus de 8 millions de mètres cube entre les mois de mai à septembre. Chacun à son niveau est appelé à faire un effort dans la gestion de ce bien précieux.
Dans ce contexte, un rapport de la Chambre Régionale des Comptes met en lumière des différences flagrantes dans la répartition de ces efforts.
Des gros consommateurs d'eau qui payent moins cher au m³ que les petits.
Les gros payent moins que les petits
La Chambre Régionale des Comptes des Pays de la Loire épingle une tarification de l'eau pas vraiment incitative à la sobriété dans le département.
0,2% des abonnés consomment plus de 20% de l'eau potable en Vendée.
Les gros consommateurs, on entend par là ceux qui consomment plus de 6 000 m³ par an, essentiellement l'industrie agroalimentaire, payent moins cher l'eau que les particuliers.
Bertrand DiringerPrésident de la Chambre Régionale des Comptes des Pays de la Loire
"Il y a donc une dégressivité de la tarification là où, à notre sens, il devrait y avoir une progressivité. Plus on consomme, plus on devrait payer. On n’en est pas là" rajoute Bertrand Diriger.
Les entreprises agroalimentaires montrées du doigt
Dans le département, il s'agit principalement des groupes Fleury Michon, Bigard ou encore Maitre Coq.
Le service public d'eau potable qui gère la ressource dans le département Vendée Eau nous précise que ce type d'entreprise paye à l'année entre 500 000 et 600 000 euros de factures d'eau.
Et rappelle que ces entreprises sont engagées dans des processus de développement durable.
Ce que nous confirme par écrit un des responsables du groupe Fleury Michon.
"Notre efficience pour l’utilisation de l’eau s’est améliorée entre 2018 et 2021. Cela représente une économie annuelle d’environ 100 000 m³"
Gérard ChambetDirecteur général des Opérations de Fleury Michon
"Dans l’industrie agroalimentaire, le froid est une énergie indispensable pour conserver les produits, explique Gérard Chambet, directeur général des Opérations de Fleury Michon, pour produire du froid, les installations dégagent de la chaleur, chaleur qu’il faut évacuer en utilisant de l’eau. Ces dernières années, Fleury Michon a investi sur tous ses sites dans des installations de récupération de chaleur qui permettent d’utiliser moins d’eau".
Une révision de la tarification de l'eau potable pour rééquilibrer les efforts ?
Pourquoi pas, répond de son côté Vendée Eau, mais pas tout de suite.
L'idée étant d'imaginer avec eux comment on peut demain les accompagner sur un processus à 5 ans, 6 ans, 7 ans, 10 ans pour qu'ils puissent réduire leur consommation d'eau péricliter les entreprises et adapter leurs process industriels de façon à ce que d'un point de vue économique et financier cette facturation ne pèse pas de manière à faire péricliter ces entreprises.
Jacky DalletPrésident Vendée Eau
La Chambre Régionale des Comptes constate que la consommation d'eau du secteur agroalimentaire dans son ensemble a tout de même progressé de 13% en 5 ans.
Quand, sur la même période, celle des établissements publics a chuté de plus de 25%.
Outre le coût environnemental, il y a aussi un coût financier à cette situation.
La Chambre Régionale des Comptes estime le manque à gagner dû à cette tarification à 1,3 million d'euros.
Le rapport de la Chambre Régionale des Comptes des Pays de la Loire est visible içi.