Festival "On n'a plus 20 ans" : les Tagada Jones fêtent 30 ans de scène

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Ils ont créé le festival "On n'a plus 20 ans" en 2014 pour célébrer vingt ans de scène, ils seront encore là cette année, et plutôt trois fois qu'une, pour fêter leurs trente ans. Éternels les Tagada Jones ? Possible. Pour le vérifier, rendez-vous du 29 au 31 mars à Fontenay-le-Comte...

Trente ans de scène et de studio, trente ans de passion, de tournées, de rencontres et de partages, les Tagada Jones sont pourtant bien loin d'avoir dit leur dernier mot et de jouer leur dernier accord. Plus en forme que jamais, plus enragés que jamais, les revoici en 2024 avec une actualité pour le moins copieuse qui commence dès ce week-end de Pâques à Fontenay-Le-Comte.

Pas de chasse aux œufs pour le quatuor rennais mais des concerts, trois, autant que le nombre de soirées proposées par le festival On n'a plus 20 ans dont ils sont à l'origine et qui chaque année réunit la fine fleur du rock, du punk et du metal, à Fontenay-le-Comte. 

Les Sheriff, Black Bomb A, Crisix...

Pour les trente ans, les Tagada Jones mettent les bouchées doubles en invitant une ribambelle de copains musiciens : Lion's Law, Opium du Peuple, Wampas Psycho Attack et Les Sheriff le 29 mars, Not Scientists, Black Bomb A, Celkilt et Les Ramoneurs de Mehnirs le 30 mars, Akiavel, Crisix, Sidilaren et Rise of the Northstar le 31 mars...

Et les Tagada Jones !

Sans oublier, bien évidemment, les Tagada Jones eux-mêmes qui se produiront en tête d'affiche tous les soirs avec un show différent : le 29 mars en mode circus, pour un hommage à la scène alternative, le 30 mars avec les bidons de l'An Fer et le 31 mars avec un orchestre philharmonique. Bref, de quoi se réinventer pour les 30 prochaines années...

Best of, tournée, Olympia...

L'actualité des Tagada Jones en 2024, c'est aussi un best of, seize titres de leur répertoire complètement revisités, c'est encore une tournée caritative au profit des Restos du Coeur et enfin un concert dans la salle ô combien mythique de l'Olympia, où même la maman de Niko, chanteur et guitariste du groupe, devrait être présente pour les écouter, comme il nous l'a raconté lui-même : 

Ma maman est venue voir le groupe au tout début. Ça ne lui a pas plu du tout. Elle a fait : oh là là, qu'est ce que c'est que cette musique de sauvage ? Et puis, elle revient pour son deuxième concert et ce sera donc pour l'Olympia. Parce que là, elle se dit : non, je ne peux quand même pas rater mon fils à l'Olympia. Comme quoi, cette salle est vraiment mythique !

Niko

chanteur et guitariste des Tagada Jones

L'interview des 30 ans


Le festival On n'a plus 20 ans, le best of, la tournée, L'Olympia, l'état du monde, la maman... Niko, chanteur et guitariste du groupe, nous dit tout et plus encore dans cette interview à découvrir ici et maintenant...

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L'interview des 30 ans : Niko, chanteur et guitariste des Tagada Jones ©France 3 Pays de la Loire / Eric Guillaud

30 ans de scène, ça fait mal ?

Niko. Non, ça ne fait pas mal, on est vraiment contents. Je le dis souvent, mais jamais on n'aurait pu penser avoir une carrière aussi longue. On a commencé comme tous les groupes, un petit peu comme ça, en dilettante. Et puis voilà, 30 ans après, on est toujours là, à rencontrer de plus en plus de gens, de plus en plus de monde au concert, à faire de plus en plus de pays.

On arrive bientôt à 2000 concerts, on a visité 43 pays. C'est incroyable, on est vraiment super heureux de pouvoir fêter ce 30e anniversaire avec une année remplie d'événements majeurs pour nous. 

Vous avez marqué les esprits lors de votre passage au Hellfest en 2017, un concert énorme, un embrasement général du côté du public. Est-ce que ce sont des moments comme ça qui te motivent, qui vous motivent, à continuer le combat ?

Niko. C'est vrai que c'était extraordinaire, mais je crois même pouvoir ajouter que le dernier Hellfest, qu'on a fait en Mainstage en 2022, était encore un cran au-dessus.

Évidemment, ce sont des moments magiques, merveilleux, que tout groupe souhaite vivre. Je crois que cette communion avec le public est ce qu'on cherche en permanence. On ne la trouve pas que dans des énormes festivals. On peut aussi la trouver dans des lieux plus intimes et dans des salles plus petites, de 500, 800, 1000 personnes. En tout cas, ce qui est vrai, c'est que nous, si on fait de la musique, si on vibre, c'est évidemment avec le public, avec ces échanges incroyables qu'on peut avoir avec lui. Et c'est pour ça qu'on fait de la musique !

Vous êtes un groupe engagé, revendicatif, depuis le début. Ce n'est pas décourageant de voir l'état du monde, pire peut-être aujourd'hui qu'il ne l'était il y a trente ans ?

Niko. Malheureusement, l'état actuel de la société nous pousse à être encore plus vindicatifs que ce qu'on pouvait être au début.

Ce qui me fait le plus mal au cœur, c'est qu'effectivement, il y a des paroles qui n'ont pas pris une ride malheureusement, et on le voit avec le best of qu'on vient de sortir, où on a réarrangé, réenregistré des titres qui datent pour certains de plus de 20 ans, voire 25 ans.

Je dis malheureusement parce que la société ne va pas mieux et des choses que l'on dénonçait n'ont pas bougé d'un iota. Mais je pense que, quand on voit toute la jeunesse aujourd'hui qui prend pas mal de problèmes à bras le corps, certaines choses peuvent évoluer positivement. On reste optimistes.

On n'a plus 20 ans, huitième édition. Une édition spéciale, trois soirées, une quinzaine de groupes et les Tagada Jones chaque soir en tête d'affiche avec un set différent...

Niko. C'est évidemment un festival un peu particulier parce qu'on fête nos 30 ans. On s'est posé la question de ce qu'on pourrait faire pour le festival. On a eu cette idée de faire trois shows complètement différents, de faire la tête d'affiche des trois soirées.

Le vendredi, avec Tagada Circus, on rend un hommage à la scène alternative rock française qui est vraiment, je dirais, l'essence même, la genèse de Tagada Jones, ce pourquoi on a voulu faire de la musique. Il y aura quelques très vieux titres avec des gens de la première équipe de Tagada. 

Le deuxième jour, c'est un show peut être un peu plus habituel pour les gens qui viennent à Fontenay, un concert avec nos amis des Bidons de l'An Fer, 14 bidons sur scène, un set Tagada plus classique, comme on peut faire en festival avec pyrotechnie...

Le dernier jour, là, c'est vraiment le gros, gros, challenge de ce festival anniversaire. Un concert avec un orchestre philharmonique, cordes, cuivre et quelques gars des Bidons de l'An Fer. On a complètement déshabillé tous ces morceaux pour finalement les réarranger avec l'orchestre philharmonique et vraiment, ça vaut le détour. Je pense que les gens vont être surpris.

À l'affiche cette année : Les Sheriff, les Wampas, Les Ramoneurs de Menhirs, Black Bomb A... Que des copains... 

Niko. On a eu envie pour cette édition des trente ans d'inviter beaucoup de copains. C'est la base de ce festival et on a voulu revenir à la base, même si tous les ans, on ne peut pas inviter les mêmes groupes, c'est normal. Mais là, oui, le but, c'était vraiment d'inviter les copains pour passer un bon moment.

Votre actu ne s'arrête pas là puisque vous venez de sortir un album best of, un album qui n'est pas une simple compilation de morceaux existants. Ils ont été réorchestrés pour l'occasion...

Niko. Au début, on voulait sortir un nouvel album, on s'est dit finalement qu'une rétrospective des 30 années de carrière du groupe avec le Tagada Jones de 2023 serait plutôt intéressante.

Évidemment, faire une playlist, ça n'avait plus trop de sens, parce qu'aujourd'hui, avec les plateformes, tout le monde peut faire une playlist. Et je trouve que remastériser des titres, c'est un petit peu, entre guillemets, se foutre de la gueule du client.

On ne voulait pas du tout ça, on voulait vraiment faire quelque chose où on donnait nos tripes. Et voilà, on est vraiment contents d'avoir réenregistré, on est allé en studio, on a refait des versions avec les Bidons de l'An Fer, on a refait des versions avec le quatuor à cordes, on a revisité complètement de très vieux titres de plus de 20 ou 25 ans. Donc, on est contents, super-contents, et les premiers retours, en tout cas des gens qui suivent le Tagada depuis longtemps, sont très, très positifs.

Un best of et une tournée bien sûr...

Niko. En plus du best of, on a souhaité faire une année cadeau pour nous. On a commencé d'abord par la tournée du siècle, qu'on vient tout juste de terminer avec nos amis Les Sheriff, Dirty Fonzy, Not Scientists ou Darcy. 

On a fait tout un mois de tournée. Ça s'est super bien passé, vraiment du monde partout, tout le monde super content, les groupes, les orgas, le public, les techniciens, les bénévoles. C'était vraiment une belle aventure humaine.

Ensuite, on a le festival au Val-d'Ajol dans les Vosges, c'est notre deuxième maison de cœur et on fait trois jours là-bas. C'est archi complet. Ils ferment la rue du village et tout. Ça va vraiment être quelque chose, un moment magique.

Après, on fera un peu plus de festivals "normaux" et cette date, cette fameuse date à l'Olympia.

Et puis, on finit l'année aussi par quelque chose qui nous tient vraiment à cœur, parce qu'effectivement, on est un groupe engagé. On a toujours voulu mettre des actes au bout des mots donc on fait toujours beaucoup de concerts caritatifs tous les ans pour diverses causes. Et cette année, on va faire une tournée vraiment caritative, une tournée au profit des Restos du Cœur. On redonnera tout simplement la moitié du cachet du groupe, ce qui devrait générer entre 60 et 100 000 repas sur l'ensemble de la tournée.

Avec un passage à l'Olympia, une première pour vous...

Niko. C'est une salle mythique qu'on n'avait encore jamais faite. On a fait beaucoup de salles à Paris, des salles plus grandes, mais l'Olympia, jamais !

Une anecdote : Ma maman est venue voir le groupe au tout début. Ça ne lui a pas plu du tout. Elle a fait : oh là là, qu'est-ce que c'est que cette musique de sauvage ? Et puis, elle revient pour son deuxième concert et ce sera donc pour l'Olympia. Parce que là, elle se dit : non, je ne peux quand même pas rater mon fils à l'Olympia.

Comme quoi, cette salle est vraiment mythique !

Prêts pour les trente prochaines années ?

Niko. On est prêts pour la suite. 30 ans, je nous le souhaite. Je ne suis pas sûr qu'on arrive à jouer jusque-là parce que ce qu'on veut, c'est quand même toujours jouer avec la même conviction, la même sincérité. C'est ça qui nous tient vraiment à cœur. Et j'espère en tout cas que la santé nous tiendra jusque-là.

Mais si c'est le cas, on le fera avec grand plaisir. Et je voulais évidemment remercier tous ces gens qui nous suivent depuis tant d'années sur tous les concerts. On se retrouve sur une des dates de cette année... Merci à vous !

Merci Niko, merci les Tagada Jones

Plus d'infos sur le groupe ici

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