Mobilisés notamment sur les centres de vaccination, les soignants manquent cet été dans les services des urgences. En Vendée, il a fallu réorganiser les équipes SMUR pour faire face à la situation. Mais la Sarthe et la Mayenne ne sont pas épargnées non plus.
"La situation est inédite" constate la direction du Centre Hospitalier de Vendée, à La Roche-sur-Yon.
L'établissement a lancé au début de ce mois de juillet une campagne de recrutement de soignants, 150 ont rejoint les équipes du CHD mais il en manque encore une centaine pour faire face aux besoins.
Pour combler les postes vacants, l'hôpital a l'habitude de faire appel à l'intérim mais les réponses sont cette année insuffisantes.
Réorganisation des SMUR
Conséquence, cet été, des équipes SMUR (Structure Mobile d'Urgence et de Réanimation) sont parfois indisponibles sur la Vendée.
Il faut savoir que dans ce département, il y a une direction commune de presque toutes les structures hospitalières, basée à l'hôpital de La Roche-sur-Yon et qui rayonne aussi sur les établissements des Sables d'Olonne, Fontenay-le-Comte, Challans, Luçon et Montaigu.
Le centre de régulation du SAMU, qui reçoit les appels pour les urgences, est au CHD de La Roche-sur-Yon et il sollicite, selon le lieu de l'intervention, les équipes SMUR de l'un ou l'autre des établissements.
Mais, cet été, on manque de soignants, médecins et infirmier(e)s et certaines équipes ne peuvent répondre présentes. Le "zonage" des équipes SMUR restantes est donc réorganisé.
Pas d'urgentiste à Montaigu la nuit
On annonce aussi que du 21 juillet au 15 août, le service des urgences de l'hôpital de Montaigu sera régulé par le 15 entre 20h et 9h "car il n’y aura pas de médecin urgentiste présent".
"Il y a toujours une réponse apportée à l'urgence vitale" tient-on à préciser au CHD de Vendée. Ne serait-ce que parce que l'héliSMUR (hélicoptère du SMUR) reste disponible, notamment pour les interventions sur le littoral, zone plus difficile à rejoindre l'été, du fait de l'encombrement de certains axes.
Des soignants mobilisés par les vaccinations
La situation n'est pas nouvelle mais elle est particulièrement tendue cette année du fait de la crise sanitaire.
Nombre de soignants sont aujourd'hui mobilisés sur les centres de vaccination et ne répondent plus à l'appel pour les missions qu'ils assuraient les étés précédents.
De plus, explique le CHD de Vendée dans un communiqué : "L’allongement d’une année de la formation de médecin urgentiste retarde la sortie des jeunes médecins."
Eviter d'encombrer le 15
Le CHD Vendée demande donc aux usagers de ne pas solliciter le 15 inutilement et de privilégier d'abord l'appel à son médecin traitant puis le 116 117, qui aboutit à une salle de régulation (proche de celle du SAMU) où un médecin généraliste pourra donner des conseils ou orienter vers une maison médicale de garde, il n'y a pas de service SOS médecin en Vendée.
Enfin, en cas d'urgence, faire le 15.
"La problématique est nationale" fait-on remarquer au centre hospitalier de la Roche-sur-Yon qui n'arrive plus à attirer suffisamment de soignants, malgré la proximité des grandes plages de sable fin.
Les urgences en Sarthe et en Mayenne également en difficulté
Dans la Sarthe également, les urgences peinent à trouver des médecins et des infirmiers.
"Les services d’urgences seront organisés en fonction du présentéisme médical" font savoir hôpitaux et cliniques du département qui constatent "Le déficit de médecins urgentistes en Sarthe et plus particulièrement au sein des CH de Montval-sur-Loir, de Saint-Calais et du Pôle Santé Sarthe-et-Loir ; dans une moindre mesure au CH du Mans et au CH de Mamers, malgré les nombreux efforts et accompagnements qu'il faut poursuivre et amplifier".
Si le service des urgences du centre hospitalier du Mans devrait fonctionner normalement, il n'y a pas de service d'urgence assuré la nuit au Pôle Santé Sarthe et Loir, dans le sud du département, et des fonctionnements "partiels" sont annoncés dans les établissements de Château-du-Loir, Saint-Calais, La Ferté-Bernard et Mamers. Bref, hormis au Mans, c'est tout le département qui est impacté.
Là aussi, on incite à privilégier le recours au médecin traitant ou à contacter le 116 117 et on rappelle notamment que "les urgences pédiatriques ne sont pas un lieu de consultation sans rendez-vous mais un service de recours en cas d’urgence médicale ou chirurgicale."
En Mayenne, plusieurs établissements patissent également du manque d'urgentistes. Du 26 juillet eu 5 septembre, la population est incitée à éviter de se presenter aux urgences de l'hôpital de Laval entre 18h30 et 8h30.
Les urgences pédiatriques et obstétricales fonctionneront en revanche normalement.
"C'est vraiment exceptionnel" dit la directrice des affaires médicales de l'établissement qui constate comme ses collègues des autres hôpitaux un déficit de médecins remplaçants qui se sont tournés vers d'autres activités et notamment la vaccination.
Dans ce département, comme dans d'autres, on espère que cette crise sanitaire et ses confinements successifs aura au moins un effet positif : attirer vers les villes moyennes des soignants désireux de se mettre au vert.