Le cri d'alerte lancé par la Ligue de Protection des Oiseaux après la sécheresse historique de l'été dernier... Dans le marais breton, la reproduction a considérablement baissé chez certaines espèces comme les oiseaux aquatiques, les amphibiens ou encore les insectes.
À voir les canaux remplis d'eau du marais breton au nord de la Vendée, difficile d'imaginer la situation dramatique causée par la sécheresse de l'été dernier...
"Toute cette eau s'est asséchée et on a eu une mortalité des poissons d'eau douce considérable, presque totale, sur les 20 000 hectares du marais", déplore François Gaussmann, bénévole à la Ligue de Protection des Oiseaux de Vendée.
Lorsque l'eau douce disparaît, c'est toute la biodiversité qui est mise en danger
François GaussmannBénévole LPO Vendée
"Il y a encore quelques années, on pouvait observer la nidification de la bécassine des marais. Il y avait une centaine de couple. Mais aujourd'hui, cette espèce a disparu de nos marais. La Barge à queue noire se maintient grâce à l'activité des paysans, qui, avec leurs troupeaux de vache maraîchines sur certaines surfaces, maintiennent ces niveaux d'eau", ajoute François Gaussmann.
Pour assurer des réserves d'eau à la faune, même lorsque le niveau des canaux baisse, des batardeaux ont été construits dans le marais. Ils permettent de retenir l'eau de pluie.
"C'est ce mélange eau/terre qui facilite l'installation des oiseaux, mais aussi des bactraciens, des insectes... Ca crée un milieu exceptionnel où ils peuvent se nourrir et préparer la reproduction", explique Vincent Pipaud, président LPO Vendée.
Les reproductions d'oiseaux nicheurs en chute libre
Dans le sud de la Vendée, le constat est plus inquiétant. Selon le dernier bilan de la LPO, les reproductions sont en chute libre et la guifette noire est désormais classée sur la liste rouge des oiseaux nicheurs.
"Ces situations de manque d'eau vont être de plus en plus fréquentes. Selon le GIEC des Pays de la Loire, les mois de février-mars seront les mois d'avril-mai d'aujourd'hui. Ça veut dire qu'il va falloir qu'on aménage le milieu beaucoup plus vite que ce qu'on fait aujourd'hui", précise Vincent Pipaud.
Les comptages d'oiseaux permettent d'évaluer les populations et les couples nicheurs. Une cinquantaine de bénévoles seront dans le marais breton, le 30 avril prochain.
Reportage de Fabienne Even, Vincent Calcagni et Christophe Person