C’est une ressourcerie culturelle. Depuis 2018, à Montaigu, en Vendée, elle récupère des matériaux issus de spectacles, festivals, évènements et les propose à la location ou à la vente pour assurer leur réemploi. L'objectif est de rendre la culture éco-responsable. Dernièrement, cette ressourcerie a même récupéré des matériaux arrivant des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Ce jour-là, Olivier Berne, producteur de fictions à Main Films, vient faire ses courses à Montaigu. Des courses un peu particulières puisqu'il s'agit de se procurer des décors pour reconstituer un appartement des années 70.
Il trouve ce qu'il cherchait dans une ressourcerie de matériaux. Des décors qui avaient déjà servi dans une série franco-britannique.
"C'est déjà patiné, c'est ça qui fait vrai. C'est tout l'intérêt de travailler avec des produits de seconde main" dit-il.
"On espère avoir dix vies de production"
Et puis, louer des éléments déjà utilisés, c'est moins cher que de faire réaliser de nouveaux décors avec des matériaux neufs. Pour Olivier, venir se fournir à la Ressourcerie Culturelle est devenu un réflexe.
Créé en 2018, ce lieu a pour but d'éviter les déchets dans les productions culturelles en Pays de la Loire, qu'il s'agisse du cinéma, du théâtre, mais aussi des musées... tous les acteurs culturels.
"On peut faire une économie circulaire en récupérant pour recréer quelque chose derrière, explique Damien Forget, le fondateur et aujourd'hui coordinateur de la Ressourcerie Culturelle. On essaye de proposer une prestation de location de feuilles (éléments) de décor, Les clients louent les feuilles de décor, ils refont la couleur qu'ils veulent, les teintes qu'ils veulent et (après utilisation) ils nous ramènent la feuille de décor. On espère avoir dix vies de production dessus !"
C'est une révolution dans ce métier qui, parfois, fait réaliser des décors pour une journée seulement.
Une expertise sur le réemploi
Damien Forget essaye aussi de faire passer des messages aux constructeurs de décors pour qu'ils s'inquiètent des matériaux qu'ils utilisent.
"On a une expertise sur le réemploi, tient-il à préciser. On leur dit d'arrêter de travailler avec le médium (composé de fibres de bois compressées et collées). Pour les gens qui travaillent avec le médium, c'est hyper dégueulasse, c'est bourré de colle, ça met des cancers partout. Par contre, on peut travailler avec des contreplaqués, des montages qui vont éviter la colle."
Subventionnée par l'Ademe et la Région des Pays de la Loire, la ressourcerie culturelle qui emploie cinq salariés, est encore en mode expérimental et teste les produits pour connaître ceux qui sont les plus intéressants à réemployer.
Des matériaux issus des JO
"On vient de collecter à peu près 40 tonnes de matériaux des JO, bois, PVC", montre Mylène Dufaut, chargée de communication et de commercialisation à la Ressourcerie Culturelle. Des matériaux qui arrivent des 11 principaux sites des Jeux.
"Le bois va servir à faire de la construction de décors et d'espace, explique-t-elle. Il a une nouvelle vie possible. Pour ça, il suffit de le faire passer en atelier. On va enlever les pièces métalliques, les vis, on va restandardiser les formats. Le but, c'est qu'à la fin, ça ressemble à de nouveaux matériaux qui vont pouvoir servir à reconstruire de nouveaux décors. Ça va leur éviter la benne."
La ressourcerie est ouverte aux professionnels sur rendez-vous et en accès libre tous les vendredis.
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