Ce mercredi 8 juin, France 3 Pays de la Loire donne la parole aux électrices et électeurs. Des candidates et candidats leur répondent. Un débat autour d'un sujet au coeur des préoccupations des français : le logement.
Se loger sur le littoral ligérien est de plus en plus difficile : Stéphane Buchou, député sortant de la majorité Présidentielle de la 3e circonscription de Vendée et Aurélien Mauger, candidat NUPES de la 3e circonscription de Vendée sont en plateau avec Emmanuel Faure.
Ils répondent aux questions de citoyens en duplex : Clément Bertrand, habitant de l'Île d'Yeu et Alexandre Machery, directeur d'agence immobilière aux Sables d'Olonne.
Charlotte vit sur l'ile d'Yeu, 4 800 habitants à l'année, et une population multipliée par 5 l'été. L'immobilier est sous tension avec 60% de résidences secondaires. On lui propose un terrain de 264m² à 128 000 euros. Il lui resterait 60 000 euros pour y bâtir sa maison, impossible ! Doit-elle quitter l'île d'Yeu ou existe-t-il une solution pour elle ?
La réponse de Aurélien Mauger, "les maisons et les terrains à 600 000 euros à l'île d'Yeu c'est assez commun, il y a énormément de spéculation immobilière qui a eu cours sur le littoral vendéen et particulièrement sur les îles", sa proposition : "augmenter les taxes sur les logements secondaires, sur les logements vacants", mais cela n'empêcherait pas les plus aisés de payer d'où une autre proposition de la Nupes, le parti d'Aurélien Mauger : "augmenter le droit de préemption des mairies".
Le marché de l'offre a été complètement dérégulé ces dernières années, il faut encadrer tout ça
Aurélien MaugerCandidat Nupes 3e circonscription de Vendée
Pour Stéphane Buchou, il faut apporter des solutions pour éviter "un exode des Ilais qui veulent rester sur l'île d'Yeu". Plusieurs choses à revoir selon le député sortant, "le taux de résidences secondaires", il propose de "créer une contribution vertueuse sur les résidences secondaires"
On est dans un département où le tourisme est très important donc cette contribution doit permettre d'alimenter un fond qui aidera les collectivités à acquérir soit du terrain à bâtir soit du logement à rénover
Stéphane BuchouDéputé sortant 3e circonscription de Vendée
Clément Bertrand, est propriétaire depuis 10 ans sur l'Île d'Yeu. Chose qui lui serait impossible de réaliser aujourd'hui. Pour lui, "il faut des visées politiques sur du long terme, parce que le problème commence à exploser mais les enfants qui vont partir, ne vont pas partir demain, ils vont partir après-demain parce qu'on est exclus de l'avenir de ces territoires".
Le foncier nous exclut de l'avenir de ces territoires, on ne peut pas acheter
Clément BertrandIlais Propriétaire
"Les locations sont essentiellement saisonnières, et quand on est locataire on a l'épée de Damoclès au dessus de la tête", poursuit Clément Bertrand.
Qu'est ce qu'un législateur peut faire pour que des gens puissent vivre toute l'année chez eux, à l'île d'Yeu.
"Ce qui me parait vraiment prioritaire, c'est d'encadrer le prix des loyers, estime Aurélien Mauger, et taxer la spéculation foncière qui a lieu sur les îles".
"On a quelques leviers qu'on peut actionner, estime, pour sa part, Stéphane Buchou, le premier c'est la fiscalité; On a une fiscalité plus intéressante lorsque l'on loue des meublés de tourisme que lorsque l'on fait de la location à l'année. Ça il faut le changer".
Il n'y a pas de solution miracle, il y a un bouquet de solutions
Stéphane BuchouDéputé sortant
Beaucoup de demandes de Parisiens
Alexandre Machery, directeur d'agence immobilière aux Sables d'Olonne, fait le constat de la flambée des prix.
"Il y a une augmentation réelle depuis au moins un an, explique-t-il, pour prendre un exemple, quand je mets en ligne une maison avec trois chambres, je suis obligé de la retirer au bout de 48 heures tellement j'ai d'appels", quel que soit le prix.
Beaucoup de demandes de Parisiens "des retraités qui ont tout vendu, qui arrivent en location, des gens qui ont trouvé du travail et qui vont être embauchés en septembre, des personnes qui cherchent du secondaire. Je n'ai pas trop de demandes de gens qui sont déjà Sablais et qui souhaitent changer de location".
Tous les jours, on a des demandes de gens qui ont des CDI et qui n'arrivent pas à se loger
Alexandre MacheryDirecteur d'agence immobilière
La question de l'urbanisme
Dans la deuxième partie de ce débat, il est question d'urbanisme à Nantes et Angers avec Geneviève Gaillard, candidate LR/UDI 6e circonscription du Maine-et-Loire, et Gaëlle Pineau, candidate Rassemblement National 4e circonscription de Loire-Atlantique.
Elles répondent aux questions, en duplex, de Sarah Biche, présidente de la Fé2A, Fédération Etudiante des Associations Angevines et Magalie Bézias, somatopathe à Mayenne.
Pour une location de 60 m², il faut compter 600 euros toutes charges comprises à La Roche-sur-Yon, 850 à Angers, 1 000 euros à Nantes. Comment faire pour vivre à Angers ou à Nantes avec de tels loyers ?
"Il va falloir mettre en place une vraie politique d'encadrement des prix, des loyers, estime Geneviève Gaillard , éviter la spéculation et la surenchère qu'on peut avoir aujourd'hui. Néanmoins on a un phénomène qui est né il y a une vingtaine d'années avec l'arrivée du TGV".
Sur Angers comme sur Nantes, on a le même phénomène, des gens partent sur des territoires ruraux
Geneviève GaillardCandidate 6e circonscription du Maine-et-Loire
"Sur l'aménagement du territoire, il est important aujourd'hui de redonner la main aux maires, poursuit Geneviève Gaillard.
Concernant les logements étudiants compliqués à trouver, Sarah Biche, présidente de la Fé2A, Fédération Etudiante des Associations Angevines, explique le dispositif "Un lit pour la nuit", ouvert de fin août à fin octobre qui permet aux étudiants sans solution d'hébergement à la rentrée universitaire de se faire héberger gracieusement par des hébergeurs volontaires.
Malheureusement on n'a pas de solution miracle pour envoyer ces étudiants vers du logement pérenne, c'est là qu'on alerte sur toutes les difficultés qu'on connait, parce que ça fait longtemps, cette situation n'est pas récente
Sarah BichePrésidente de la Fé2A
La présidente de la Fé2A demande aux candidats "d'agir pour une revalorisation des aides au logement" mais également " de construire plus de logements" à destination des étudiants.
"Ce qu'on défend vraiment, explique la candidate RN Gaëlle Pineau, c'est de soutenir financièrement les jeunes, notamment quand ils travaillent durant leurs études".
"Il faut revoir largement les dispositifs de bourse, estime de son côté Geneviève Gaillard, revaloriser les bourses, revoir les APL liées aux étudiants" , "passer des conventions avec les bailleurs privés".
Magalie Bézias, somatopathe à Mayenne, a quitté la Loire-Atlantique, ne pouvant investir "au vu des prix très élevés".
Comment faire pour s'installer dans l'endroit de ses rêves ?
"Il y a des dispositifs fiscaux qu'il viendrait de revisiter, explique Geneviève Gaillard, notamment le dispositif Pinel, spécifiquement dédié aux communes urbaines" et qui oblige les propriétaires à louer le bien acheté. "On devrait pouvoir ouvrir ces dispositifs de défiscalisation y compris sur des territoires ruraux".
La candidate LR/UDI propose aussi de plafonner le prix des matériaux.
"Il y a de grosses difficultés pour la location aussi, estime Gaëlle Pineau, il faut faire que la location soit plus facile".
Il n'y a pas assez de logements sociaux
Gaëlle PineauCandidate 4e circonscription de Loire-Atlantique
Magalie Bézias a un fils de 23 ans qui vit à Angers avec un revenu mensuel de 1 400 euros qui lui permet aujourd'hui d'avoir un logement de 25m² seulement. "Il aurait aimé acheter un logement autour d'Angers, en tout cas pas très loin de son travail. Actuellement ce n'est pas possible".
Les banques ont un rôle à jouer, il faut redynamiser le prêt à taux zéro
Geneviève GaillardCandidate 6e circonscription du Maine-et-Loire
Il faut "faciliter l'accès à la propriété en leur octroyant un prêt public", propose Gaëlle Pineau.
Voir ou revoir notre débat du 8 juin sur le thème du logement
Les 8 et 15 juin, dès 17h50, la rédaction et Emmanuel Faure donnent la parole aux électrices et électeurs et aux candidates et candidats pour débattre sur les sujets qui préoccupent les habitants : la santé, le pouvoir d'achat, l'écologie...
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