Un laboratoire travaille sur la restauration de quatre canons repêchés au large des Sables-d'Olonne, pour pouvoir ensuite les exposer pour la première fois dans la ville.
Agés de 275 ans, ils font peau neuve. Quatre canons repêchés au large des Sables-d'Olonne en 2002 sont entre les mains du laboratoire nantais Arc'Antique, spécialisé dans la conservation du patrimoine archéologique.
Ils proviennent probablement du naufrage d'un navire, La Placellière, en 1747. Ces canon ont mis du temps à être identifiés et associés à une épave. En effet, il y avait peu d’indices car après le naufrage, des chaloupes sont venues récupérer toute la cargaison qui était à bord du bateau.Celle-ci avait de la valeur : le bateau partait vers les colonies amener du matériel.", explique Jane Echinard, responsable du laboratoire.
Lorsqu'ils ont été retrouvés, ces canons avaient la particularité de ne pas être chargés "On imagine que des coups de canon ont été lancés pour appeler à l’aide avant le naufrage, ce qui aurait permis de sauver l’ensemble de l’équipage et des passagers soit 150 à 170 personnes."
Au total, huit canons provenant de La Placellière ont été repêchés. Quatre d'entre eux n'ont jamais été exposés, car trop endommagés. Aujourd'hui, leur restauration touche à sa fin.
Un exigeant travail de restauration
Les spécialistes ont bien du travail pour rendre à cette artillerie son éclat. "La Placellière a fait naufrage sur la base rocheuse des Berges, au large des Sables d’Olonne, où le brassage est constant. Cela signifie que beaucoup d’oxygène est dissout dans l’eau. Ce gaz est le moteur de la corrosion", explique Gilles Baron, responsable du patrimoine sous-marin du laboratoire Arc’Antique.
Les canons sont très dégradés, et présentent de nombreuses fissures. Certaines pièces se sont détachées, notamment les tourillons qui servent à appuyer le canon sur le support, ainsi que la bouche du canon.
Pour restaurer ces objets témoins de l'histoire, plusieurs travaux sont effectués. Ils ont été traités par électrolyse afin de nettoyer la rouille. Certaines parties manquantes sont reconstituées en résine chargée de graphite.
Une fois que ces compléments de lacunes seront finalisés, les canons seront consolidés avec une protection finale à base de cire, pour qu'ils puissent être exposés dans la ville des Sables-d'Olonne sans être endommagés.
Après ce long travail, les sablais pourront les découvrir pour la première fois à partir de fin-avril.