Inaugurée en octobre 2018, elle avait provoqué une polémique aux Sables d'Olonne. Une association laïque estimait que la statue de Saint-Michel n'avait rien à faire sur une place publique. Une "votation" doit avoir lieu pour ou contre son déplacement.
"La procédure judiciaire est loin d'être terminée, tient à préciser le maire divers-droite des Sables d'Olonne Yannick Moreau. Il y a eu une première décision du tribunal administratif, la ville demande un sursis à exécution pour ne pas déboulonner la statue et la ville fait appel pour contester."
En décembre dernier, saisi par une association laïque (La Libre Pensée), le Tribunal Administratif de Nantes a ordonné le retrait de la statue de Saint-Michel terrassant le dragon, placée devant une église, mais sur le domaine public, sur la place Saint-Michel, dans cette ville du littoral vendéen.
A l'origine, la statue n'était pas sur le parvis, mais dans la cour d'une école privée, détruite pour les besoins d'un promoteur immobilier.
Il y a deux ans, la mairie a décidé de l'installer sur cette place-là. Un prêtre était même venu la bénir.
Une "votation" en 2022
Mais la décision de justice, donnant six mois à la ville des Sables d'Olonne pour déboulonner Saint-Michel, est refusée par le maire qui annonce une votation pour 2022.
La décision du tribunal administratif qui donnait raison à l'association laïque confirmait qu'un tel symbole religieux n'avait rien à faire là, en vertu de la loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat et affirmant la neutralité de la République.
"Cette statue est l'emblème du quartier Saint-Michel, rappelle Yannick Moreau, a toute sa place sur la place Saint-Michel, devant l'église Saint-Michel. La procédure judiciaire va durer encore très longtemps. Ce que je souhaite c'est que ce sujet sablais soit traité par les Sablais et que les Sablais se prononcent sur l'avenir de cette statue."
En conformité estime-t-il avec ses promesses de campagne, le maire des Sables d'Olonne a donc décidé de proposer cette année deux "consultations populaires" dont l'une au premier trimestre sur le devenir de la statue Saint-Michel. Pour autant, un tel vote ne pourrait pas aller contre la décision du tribunal administratif. Mais le maire des Sables d'Olonne n'a visiblement pas peur de terrasser ce dragon-là.
"Je pense qu'il est possible de concilier la position des Sablais avec une décision du juge administratif y compris si elle nous était défavorable." déclare Yannick Moreau qui espère sans doute que la position des Sablais sera prise en compte par le juge administratif lors de la procédure qui se poursuit.
"C'est Saint-Michel qui a donné le nom au quartier, à l'école, à l'église, à la place, à la rue, à la résidence, argumente l'élu local. Elle (la statue) est une figure emblématique du quartier. C'est au nom de cette tradition d'implantation dans le quartier que nous défendons, nous, ville des Sables, sa position ici sur la place Saint-Michel."
"Nous sommes dans une République française rétorque Jean Regourd, Président de la Fédération de la Libre Pensée en Vendée, qui comprend le département de la Vendée et les lois de la République française doivent s'appliquer dans le département de la Vendée dont Les Sables d'Olonne. Si la statue avait été installée sur un terrain privé, aussi petit soit-il, ça ne posait aucun problème. Ce qui est interdit dans la loi, c'est l'emplacement public."
"On est en période électorale" fait-il aussi remarquer.
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A noter, à ce propos, que le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a annoncé un déplacement samedi dans la commune, aux côtés de Philippe De Villiers pour "sauver" Saint Michel.