Il est parti ce jeudi 14 novembre pour un périple de 1300 km reliant le Mercantour au Cotentin au profit des enfants atteints de cancers. Nicolas Pilorin, guide sur l'Ile de Noirmoutier, se lance pour la 4e année consécutive pour la bonne cause.
1 300 km à pied : c'est le nouveau challenge de Nicolas Pilorin, guide touristique à l'Ile de Noirmoutier, qui vient de s'élancer du Mercantour ce jeudi 14 novembre pour rejoindre les falaises normandes du Cotentin, d'ici un mois.
Une traversée de la France pour offrir "une bouffée d'oxygène" aux enfants atteints de cancers pour qui l'association AOPA (Association Onco Plein Air) organise des sorties en extérieur.
Ce défi, c'est un peu le calme après la tempête, pour le Noirmoutrain de 29 ans, habitué aux bains de foule des touristes à qui il fait découvrir les moindres recoins de l'Ile. Pendant un mois, le Vendéen marchera sur les pas de Sylvain Tesson, s'inspirant de son roman "Sur les Chemins Noirs", où il traversera le pays en diagonale, du sud-est au nord-ouest.
"Après la saison estivale, j'ai besoin de me retrouver face à moi-même et de vivre une aventure humaine en solo. Mais pour les autres, confie le marcheur que les sommets à perte de vue du Mercantour ne font pas peur. Mon but est aussi de découvrir les différents visages et paysages de la France, en empruntant les petites routes, les sentiers et les chemins creux".
À pied, en triporteur et en Kayak
Depuis quatre ans, c'est devenu une habitude : une fois l'été passé, le jeune homme troque sa casquette de guide touristique pour celle d'aventurier, loin des sentiers battus. Et pour une bonne cause.
En 2021, c'est en triporteur, accompagné de sa chienne Lafayette, que Nicolas Pilorin relève son premier défi : un parcours depuis le point le plus au nord de la France vers celui le plus au sud. Une épopée de plus de 1 000 km de Dunkerque (Nord) au Gruau-du-Roi (Gard), où il pédalera pour la Ligue contre le cancer.
On connait tous des personnes atteintes par un cancer. On ne peut pas rester insensible face à leurs combats
Nicolas Pilorin
L'année suivante, il s'attaque au GR20 en Corse, la randonnée la plus dure d'Europe avec ses 180 km et leurs 16.000 m de dénivelé, en compagnie d'un ami. Là encore, pour lutter contre le cancer. Et c'est ensuite en Kayak, en 2023, que le voyageur va remonter la Loire, cette fois au profit des Sauveteurs en mer de la SNSM de L'Herbaudière.
Cette année, il marchera donc pour l'AOPA, qui soutient les enfants atteints de cancers soignés en oncologie pédiatrique aux CHU de Nantes et d'Angers. "J'ai été très marqué par le combat d'un ami face à sa maladie et je connais d'autres personnes dans mon entourage proche qui ont été touchées par un cancer, confie le jeune homme. Ce défi, c'est pour leur dire qu'ils ne sont pas seuls et que leur combat est aussi une source de motivation".
Si je peux leur donner une bouffée d'oxygène, le défi est gagné !
Nicolas Pilorin
Un défi riche de sens pour cet amoureux de sport et de nature qui va marcher pour donner un peu d'oxygène aux enfants malades, pour qui les sorties à l'extérieur se font à "doses homéopathiques", rappelle la co-présidente de l'AOPA.
"Souvent, ils se sentent isolés à l'hôpital et quand ils rentrent chez eux, ils ne peuvent pas aller chez leurs copains de peur d'attraper un microbe, explique Véronique Souchet. Alors quand ils arrivent dans l'association et qu'ils peuvent faire des activités avec d'autres enfants, c'est magique ! Ce sont vraiment des moments de bonheur pour eux... et un bol d'air aussi pour leurs parents".
Les enfants se sentent isolés à l'hôpital et quand ils rentrent chez eux, ils ne peuvent pas aller chez leurs copains de peur d'attraper un microbe
Véronique SouchetCo-présidente AOPA
Activités sportives en plein air, parcs d'attractions, déplacement au Mont Saint-Michel... L'association propose à chaque enfant une activité par mois, sur une journée ou un week-end ainsi qu'une semaine à la montagne pendant l'été.
Des sorties qui permettent aux enfants de maintenir une activité physique et de mieux supporter leur traitement. "Ils sont moins fatigués, plus en forme et ça leur donne de l'énergie pour se battre encore plus contre la maladie", constate la co-présidente de l'association et maman d'un garçon aujourd'hui guérit d'un cancer.
Ce constat est d'ailleurs à l'origine du nom de l'organisme : "Association Onco Plein Air", créée en 1997 par le Dr Françoise Méchinaud, alors pédiatre oncologue au CHU de Nantes qui, à la suite d'un stage au Canada, se rend compte du bienfait du sport chez les enfants atteints de cancers.
De retour en France, elle crée l’association, déclarée d'intérêt général, et organise quelques mois plus tard, le premier séjour d’été en Bretagne. Et 27 ans après, l'AOPA poursuit son combat et offre un peu de répit à la soixantaine d'enfants qu'elle accompagne aujourd'hui.
"Ce sont des enfants qui sont en fin de traitement ou en rémission, précise la co-présidente de l'AOPA, mais aussi des enfants que nous avons accompagnés qui sont aujourd'hui guéris et que nous continuons d'accueillir car leur parcours est un encouragement pour ceux qui sont encore malades".
Grâce aux activités physiques, les enfants supportent mieux les traitements, ils sont moins fatigués et ça leur donne de l'énergie pour se battre
Véronique SouchetCo-présidente de l’Association Onco Plein Air
De son côté, Nicolas Pilorin va poursuivre son aventure sportive et humaine qui le conduira jusqu'au Cotentin, où il devrait arriver à la mi-décembre, "à raison d'une trentaine de km par jour".
Une cagnotte en ligne est ouverte pour récolter les dons qui seront reversés à l'AOPA.
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