Ils ne veulent pas d'un port de plaisance. À Brétignolles-sur-Mer, plusieurs associations appelaient ce samedi 04 mai à un rassemblement contre ce projet d'aménagement qui selon eux menacerait la plage, une vaste zone humide, ainsi que le cordon dunaire d'un espace naturel aujourd'hui préservé.
Une quinzaine de surfeurs assis sur leurs planches, et se donnant la main pour former un cercle, au large de la plage de la Normelandière. Un rituel appelé "paddle out", qui traditionnellement, rend hommage à la mémoire d'un surfeur disparu.
Ce samedi, à Brétignolles-sur-Mer, le cérémonial était symboliquement organisé pour la planète, à l'appel de la Surfrider Foundation, qui souhaitait ainsi attirer l'attention sur la menace qui pèse sur cet espace naturel, jusqu'ici préservé.
En effet, la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie défend la création d'un port de plaisance, qui impliquerait le creusement d'un chenal, d'un bassin portuaire de 10 hectares, pour abriter près d'un millier d'anneaux.
La plage, la dune, et 15 hectares de zones humides menacées
Malgré la pluie et le vent, une centaine de personnes ont aussi participé à un pique-nique militant à l'appel de l'association La Vigie, qui depuis 2003 lutte contre le projet.
Selon celle-ci, la construction d'un port menacerait à la fois la plage, très fréquentée par les touristes, mais également les 14 ha de prairies humides, de haies, et de cultures qui jouent un rôle de protection contre les crues. Toujours selon les opposants, le creusement du chenal menacerait l'estran, couperait le transit sédimentaire, et provoquerait l'accélération de l'érosion de la dune. La Vigie pointe aussi les risques de pollution de la nappe phréatique, et celui de comblement d'une réserve d'eau douce d'environ 340 000 m3.
Un projet plusieurs fois rejeté à cause des risques environnementaux
Le projet inital remonte à 1990, mais il avait été abandonné à cause, notamment, des risques d'érosion accrus.
La ville de Brétignolles-sur-Mer l'avait ensuite relancé en 2002, puis en 2007. En 2011, une première enquête publique avait rendu un avis négatif sur les 51 points de la consultation publique.C'est finalement la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui a repris le dossier, commandant une nouvelle enquête publique, menée du 06 août au 29 septembre 2018, et dont le procès-verbal de synthèse, remis en octobre 2018, pose un certain nombre de questions sur l'utilité du projet, les mesures de compensation écologique, ou encore sur les risques de contamination des nappes phréatiques.
Le procès-verbal de synthèse de l'enquête publique