En période estivale avec les fortes chaleurs, le Samu de Vendée veut essayer d'alerter les baigneurs sur les risques de noyade. Ce département, par ses nombreuses piscines et plages, est très impacté par les noyades.
Un enfant flotte dans l’eau, une noyade, une image choc accompagnée d’un message "Il était vraiment sympa, cet apéro entre copains" suivi de "Jusqu’à ce qu’on découvre que Léo s’était noyé dans la piscine."
Ce message a été posté sur Twitter, mercredi 29 juillet par le Samu de Vendée avec un hashtag : #NeLesQuittezPasDesYeux.
Une campagne de communication forte pour essayer de sauver des vies.Il était vraiment sympa, cet apéro entre copains.
— SAMU de la Vendée (@samu85) July 29, 2020
Jusqu'à ce qu'on découvre que Léo s'était noyé dans la piscine.#NeLesQuittezPasDesYeux pic.twitter.com/vpP5sDStDE
"Une campagne comme celle-ci n’aurait pas de sens si on la faisait au mois de novembre, donc on est en pleine période de baignade, le beau temps et les vacances, explique le Docteur Philippe Fradin, chef du service du Samu et des urgences du C.H.D, le Centre Hospitalier Départemental de Vendée. "On a le sentiment d’une recrudescence du nombre d’accidents par noyade en piscine privée ou en camping ou en bord de mer, c’est ce qui nous amène à produire ce message de vigilance."
"Je vais prendre l’exemple de la crise que l’on a traversé avec la Covid, on voit que les règles de bon sens échappent à tous le monde, il y a des heures à respecter pour la baignade, il y a des endroits quand on est en vacances pour la baignade, détaille le médecin. "Il y a des choses assez simples, savoir nager, en zone de baignade, respecter les couleurs des drapeaux entre le vert, l’orange et le rouge. De temps en temps, ce n'est pas respecté, alors cela transgresse les règles, si ça peut-être un jeu, ça peut-être aussi dramatique."
Les chiffres concernant les noyades restent pour l’instant stables et élevés. "Entre juin et juillet 2019-2020, on a à peu près les mêmes chiffres qu'aujourd’hui, une quarantaine de noyades. Les chiffres sont identiques, mais sur une période plus concentrée car les baignades sont arrivées plus tardivement en raison du confinement", poursuit l'urgentiste."La piscine et la mer, cela doit être des endroits de gaieté et de joie, mais pas de drame"
Les enfants se noient le plus souvent dans une piscine et les adultes en mer.
"C’est dramatique, cela nous touche tous. Typiquement les noyades se produisent pour les enfants de 2 à 4 ans souvent en piscine privée car ils échappent à la vigilance de leurs parents. Pour les adultes, c’est des personnes qui sont moins vigilantes par rapport aux zones de baignade, à la température de l’eau ou à leurs conditions physiques" précise Philippe Fradin.
Que faire en cas de noyade
"Ce qu’il faut faire quand on est témoin de ce genre d’accident c’est : appeler ou faire appeler le Samu, le téléphone est le 15 ou les pompiers le 18 si on a besoin de repêcher la victime au large, conseille le médecin chef du Samu de Vendée, ensuite extraire la victime soit tout seul ou avec de l’aide, une fois que la victime est extraite".Si elle respire et si elle est inconsciente on la met sur le coté, ce que l’on appelle la position latérale de sécurité.
Si elle est inconsciente et qu’elle ne respire plus, là on met la personne sur le dos et on pratique un massage cardiaque".
Les stades les plus graves ont nécessité une dizaine d’interventions du Smur en Vendée pour le moment, les autres étant transportés par les pompiers à l’hôpital pour surveillance.
Entre le premier juin et le 30 septembre 2018, il y a eu 1650 noyades accidentelles (ce n’est pas le nombre de décès mais de noyades) sur la zone du littoral en France.
"Nous sommes très impactés, la Vendée est un département très touristique, de nombreuses piscines privées mais également dans les campings une frange côtière très étendue."
Les noyades en France ce sont 1 000 décès par an, c’est la première cause de mortalité par accident de la vie domestique chez les moins de 25 ans.