Agressions en augmentation : médecins et pompiers tirent la sonnette d'alarme

C'est un fait sociétal inquiétant. La violence à l'encontre des spécialistes du secours à la personne. Médecins et pompiers, sont de plus en plus souvent agressés. Aucune région n'est épargnée par ces actes d'incivilités.
 

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Après l’agression physique de l'une de ses praticiennes, SOS Médecins Dijon se met en grève ce vendredi 8 novembre. Pour la première fois, ses onze médecins ne répondront pas aux appels jusqu’à 20 heures. Une manière de dénoncer le comportement agressif de certains patients mécontents ou de leurs proches. Les cas de violences qui se multiplient, surtout chez les généralistes.

"Ça peut être des contestations sur des durées d'arrêts de travail, ou sur des prescriptions médicamenteuses " Remy Rochelet, médecin généraliste à Chenôve, dans la banlieue de Dijon.
 

interview de Remi Rochelet, médecin généraliste à Chenôve ©France 3 Bourgone


Les pompiers en première ligne

Les médecins ne sont  pas les seuls à être victimes de violence. Souvent portés en héros, les pompiers sont eux aussi pris pour cible lors de leurs interventions. Crachats, jets de pierre...en 10 ans, les actes de violences verbales et physiques sur le terrain ont triplé. En 2017, 2800 cas ont été répertoriés. Le nombre d’agressions a notamment explosé à Paris et Marseille où les pompiers sont militaires.
   

Des agressions de plus en plus violentes

" On n’est plus face à des insultes et des quolibets, mais on est face à des menaces de morts, des agressions physiques sur les agents, sur le matériel " constate Stéphane Naël, président de la fédération autonome des sapeurs-pompiers du Puy-de-Dôme. Dans ce département, 14 plaintes ont été enregistrées en 2017. Face à cette escalade de la violence, certaines interventions se font désormais sous escorte .

" Dans certains quartiers de Clermont-Ferrand, on est obligé d'accompagner les sapeurs-pompiers d'une escorte de police " se désole Pierre-Yves Goutebel, président du Conseil départemental du Puy-de-Dôme
 
Président du SDIS Puy-de-Dôme ©France 3 Auvergne


Le phénomène s'étend

Ce phénomène, comme pour les médecins, n’est plus réservé aux quartiers sensibles : les actes malveillants se déroulent désormais partout. Les soldats du feu se font agresser chez monsieur et madame Tout-le-monde, que ce soit dans les grandes villes ou à la campagne. Une triste réalité observée notamment en Loire-Atlantique. Dans la plupart des cas, les attaques proviennent des personnes ayant besoin d'être secourues.

"Nous sommes agressés autant en zone urbaine qu'en zone rurale, très souvent ce sont les personnes auxquelles nous avons portés secours qui sont elles-même les agresseurs " précise le Colonel Michel Tellanger, directeur départemental d'incendie et de secours de Loire-Atlantique.

 
Directeur adjoint du Service départemental d'incendie et de secours ©France 3 Pays-de-la-Loire

Des caméras-piétons comme les policiers

Pour réduire ces violences auxquelles sont confrontés de plus en plus les soldats du feu, le gouvernement mise sur des caméras-piétons.
Ces appareils déjà utilisés par les policiers sont progressivement déployés dans les casernes. L'enregistrement est déclenché en cas de tensions par le pompier qui porte le dispositif. Il a valeur de preuve devant la justice en cas d'agression. Testés jusqu' au février 2022, onze centres de secours en France ont été choisis.

" L'enregistrement vidéo pourra être mise à disposition d'un officier de police judiciaire " précise le Capitaine Yvonnik Tacet, chargé de mission caméra SDIS 44

 
Chargé de mission caméra SDIS 44 ©France 3
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