La puissance du synchrotron européen de Grenoble a été utilisée pour simuler la puissance d'un supervolcan. Objectif: comprendre le mécanisme des éruptions et prévoir leur déclenchement. Une telle catastrophe aurait des conséquences dramatiques sur le climat de notre planète pendant des décennies.
La dernière éruption d'un supervolcan remonte à 26.000 ans, en Nouvelle-Zélande. C'est également l'éruption d'un supervolcan, il y a 600.000 ans, qui a créé le gigantesque cratère au centre duquel se trouve aujourd'hui le Parc National de Yellowstone, aux Etats-Unis.
Ce type d'éruption serait une véritable catastrophe. Non seulement aux abords du volcan lui même, tout serait détruit dans un rayon de 100 kilomètres autour, mais également pour le climat de la terre, en raison du nuage de cendres qui s'échapperait et nous priverait de soleil. La température moyenne à la surface du globe baisserait en moyenne de 10°C pendant au moins une décennie.
C'est pour comprendre le mécanisme des éruptions (et éventuellement les prévoir) que les physiciens ont eu recours au synchrotron de Grenoble. Il a permis de reproduire les conditions de pression et de température extrême qui règnent au coeur de la chambre magmatique des volcans, grâce à un bombardement de rayons X.
D'après les conclusions des chercheurs, aucun apport d'énergie extérieure n'est nécessaire pour que ce type d'éruption se produise. Elles peuvent éclater spontanément. Une fois tous les 100.000 ans en moyenne. Heureusement!
Reportage Jérôme Ducrot et Vincent Habran
Mohammed Mezouar Physicien ESRF (European Synchrotron Radiatian Facility)