[Assises de l'Isère] Procès de Denize Soares, la parole est à la défense

Grenoble. Dernier jour du procès de cette brésilienne accusée d'avoir empoisonné son mari. La défense va plaider à l'audience, les jurés se prononceront ce soir sur la culpabilité ou l'innocence de Denize Soares.

Maître Ripert, l'avocat de Denize Soares a plaidé la relaxe auprès de la Cour. Il dénonce une présomption de culpabilité qui a frappé sa cliente depuis lme début de ce long procès. La dernière audience s'est close à 15 heures les jurés délibèrent et doivent livrer leur intime conviction dans la soirée.
 


12è jour d'audience : le réquisitoire 

L'avocat général a prononcé son réquisitoire : 15 ans de réclusion criminelle pour empoisonnement contre la Brésilienne accusée d'avoir tué son mari. "Il est clair pour tout me monde que Denize Soares a menti. Elle a menti à tout le monde, tout le temps et a changé plusieurs fois de version", a lancé l'accusation. 


11è jour d'audience : "un millefeuille de mensonges"


Denize Soares, qui pendant l'enquête a changé plusieurs fois sa version, n'a pas démordu de sa ligne de défense devant la Cour d'assises. Elle continue à nier en bloc, et à affirmer qu'elle n'a pas tué Sébastien Brun son ancien mari. Depuis le début du procès elle dénonce son frère, Messias, comme le seul auteur des faits.

Pendant l'instruction, la Brésilienne avait élaboré des scenarios rocambolesques. Elle avait raconté aux policiers que son compagnon avait voulu fuir la mafia en s'installant au Brésil, puis que ses beaux-parents lui avaient demandé de mentir pour couvrir la fuite de Sébastien.


Interrogée sur ces déclarations par le président du tribunal, Denize Soares a répété lundi matin à la cour "ne plus se souvenir" de ce qu'elle avait dit.
"C'était il y a tellement longtemps", a-t-elle répondu avec assurance.

"Pourquoi ne pas avoir dit à la juge d'instruction que c'était votre frère?", la questionne à son tour Me Jean Robichon avocat des parties civiles.
"C'est mon frère, j'avais peur qu'il arrive quelque chose à mes neveux, à ma mère", répond d'une voix éplorée Denize Soares qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Lors de son retour seule de vacances, Denize Soares avait également expliqué à ses beaux-parents qui l'employaient dans leur magasin de fleurs à Grenoble que leur fils était "tombé sous le charme du Brésil et avait décidé de prolonger son séjour", puis qu'il était malade du Sida et ne désirait pas revenir.

"Pourquoi avoir dit ça ?", l'interroge Me Claude Coutaz l'avocat des parents de Sébastien Brun. "Je n'arrive pas à l'expliquer. C'est un mille-feuille de mensonges", reconnaît, confuse, l'accusée.

10ème jour d'audience : l'épisode du Lexomil

Deux médecins toxicologues se sont succédés ce vendredi 26 octobre pour expliquer les effets du Lexomil après le témoignage, la veille, d'un ancien amant que Denize Soares avait endormi pour "le garder avec elle".

Les visio-conférences ont aussi repris avec le Brésil. Une tante de l'accusée est venue dire tout le bien qu'elle pense de sa nièce, appuyant allègrement sur la vision idyllique qu'elle avait de son couple avec Sébastien Brun.

Neuvième jour d'audience


C'est une aventure tombée après la disparition de Sébastien Brun, une passade à laquelle Denize Soares semblait tenir. Kevin O'Brien est venu expliquer cette histoire à la barre, venu parler de ce jour où il lui a annoncé qu'il la quittait. Un jour où, après la colère, Denize Soares a invité Kevin.

A table, on apprend qu'elle a eu un moment d'hésitation avant de verser la sauce salade. Kevin s'est endormi et ne s'est réveillé que 20 heures plus tard. Il avait absorbé du Lexomil. Denize Soares n'a jamais nié ces faits et Kevin ne l'a jamais poursuivi pour cela. Mais dans une affaire d'empoisonnement, cet épisiode du Lexomil a du poids.

Les avocats de la famille de la victime ont aussi profiter de la présence de Kevin pour parler de l'aide apportée à Denize Soares lorsqu'elle a falcifié des documents pour récupérer l'argent d'une assurance vie. L'homme a confirmé sa participation, expliquant qu'il était amoureux, voilà tout.

L'audience est écourtée. Denize Soares est souffrante.

Huitième jour d'audience


Sébastien Brun a-t-il été empoisonné comme l'enquête l'a conclu ou a-t-il été assommé par le frère de Denize Soares comme elle le prétend ?

Ce mercredi 24 octobre, les experts devaient répondre à une question: est-ce le cyanure qui a tué Sébastien Brun ? Des experts traités, en avant-propos, de "charlatans" par Me Ripert, le défenseur de Denize Soares. Il demande une nouvelle expertise par "des personnes compétentes".

Réponse de Me Nallet, avocat de la famille de la victime: "on fait le procès des experts (...) c'est un simulacre de justice. On n'interroge plus ici les témoins, on les intimide!".

Le défenseur demande, de nouveau, une contre-expertise sur les coups dont aurait été victime Sébastien Brun. Il s'agit de confirmer la version de Denize Soares. Demande à laquelle la cour sursoit.

Un premier expert est alors appelé à la barre. Pour lui, l'analyse des os réalisée ne permet pas de dire si la contamination au cyanure est responsable de la mort. Il aurait fallu une analyse de sang, ce que les experts français n'ont pas pu pratiquer.

Ils n'ont pu analyser que tardivement six dents et le fémur gauche. Néanmoins, la quantité de cyanure retrouvée parait "compatible avec une intoxication mortelle". D'un autre côté, il est reconnu que la concentration en cyanure peut augmenter après la mort, sous l'influence de micro-organismes.

En conclusion, pour ce premier expert, la dose de cyanure correspond à "une intoxication létale, même si on ne peut pas exclure une contamination post mortem".

Un second expert s'est, lui, intéressé au sable et aux racines prélevés dans la fosse où le corps de Sébastien Brun a été retrouvé. Aucun échantillon ne contenait du cyanure. La contamination par le sol parait, à première vue impossible au spécialiste. Les doses de cyanure sont inférieures de moitié par rapport à l'analyse des os. À moins que le sol ait été naturellement dépollué par ruissellement. Mais, dans ce cas, le squelette aurait dû être aussi "décontaminé". Ce doute subsiste dans les conclusions remises par l'expert.

Septième jour d'audience

La visio-conférence avec le frère de Denize Soares n'a pas vraiment aidé les jurés à se faire une idée sur la responsabilité de Denize Soares et de son frère Messias interrogé depuis le Brésil.

Messias Soares, qui est soupçonné d'avoir aidé sa soeur Denize à enfouir le corps de son compagnon empoisonné, a affirmé, mardi 23 octobre, "ne rien à voir avec ça", n'étant "qu'un simple pêcheur"."Moi, j'ai rien à voir avec ça. Je ne sais rien de tout ça, de tout ce qui est arrivé", a déclaré Messias Soares en portugais.

En 2008, Messias Soares avait pourtant expliqué aux policiers comment sa soeur l'avait chargé d'acheter un produit qu'elle avait versé dans la bière de son compagnon. Elle lui aurait ensuite demandé de l'aider à faire disparaître le corps.

Une expertise psychiatrique brésilienne a conclu en novembre 2011 à l'irresponsabilité pénale de Messias Soares en raison de l'abolition de son discernement au moment des faits.

"Moi et ma soeur, on ne sait rien de tout ça. S'il vous plaît, laissez moi et ma soeur s'en aller, on est des gens travailleurs pour l'amour de Dieu", a imploré Messias. "Je ne suis qu'un simple pêcheur, je ne comprends pas ce qu'il est en train de m'arriver, je ne connais pas les lois", a-t-il insisté.

Interrogé sur les faits, Messias a répondu ne pas se souvenir ou ne pas savoir ce qu'il s'était passé. Denize Soares, qui nie les faits, avait déclaré au début de son procès que son frère avait agi seul.

Les avocats de la défense ont refusé d'interroger Messias Soares. "Vous interrogez quelqu'un qui ne peut être jugé! Vous devriez avoir honte!", a tonné Me Bernard Ripert en qualifiant Messias Soares de "malade mental" (compte-rendu d'audience avec AFP).

Sixième jour d'audience

Denize Soares devait être confrontée à son frère Messias ce lundi 22 octobre. L'homme est incarcéré au Brésil et par visioconférence il devait intervenir dans le procès de sa soeur mais la liaison était mauvaise.

Un appel raté pour un appel reçu. La connexion avec le Brésil étant impossible, la cour s'est penchée sur un autre appel, téléphonique celui-là. Une vendeuse de la boutique de fleurs de Sébastien Brun est venue témoigner, racontant un épisode datant de l'automne 2004, date à laquelle Denize était rentrée du Brésil sans Sébastien Brun.

Ce jour-là, Denize a reçu un appel en PCV. La vendeuse avoue ne pas avoir écouté mais simplement entendu quelques bribes des réponses de l'accusée. Un "tu ne peux pas me faire ça", qui pourrait faire penser qu'elle avait Sébastien au bout du fil. Elle se serait ensuite roulée par terre. 

Pour Denize Soares, la personne au bout du fil était son frère, Messias, qui lui expliquait la bagarre avec Sébastien Brun et la mort de ce dernier.

Autres témoins appelés à la barre, ce lundi 22 octobre, des amis de Sébastien. Ils ont reconnu le caractère volage de leur ami d'enfance mais aussi le profil "intéressé" de Denize. Ils ont raconté les semaines d'absence de Sébastien et le doute qui grandissait autour de sa disparition alors que l'accusée ne répondait à aucune de leurs questions.

Quant au film de vacances ramené par Denize Soares et dans lequel on pouvait voir la victime affalée dans un hamac, vanter les mérites de sa vie au Brésil, l'un des amis a reconnu que Sébastien n'était pas dans son état normal à ce moment-là.
 

Cette nouvelle semaine qui commence dans le procès Soares nous donne l'occasion de faire un point sur ce qui a déjà été dit notamment sur la version de Denize qui accuse son frère.

Cinquième jour d'audience

Les beaux-parents de Denize Soares, jugée pour avoir empoisonné son compagnon grenoblois, ont décrit devant les jurés une "manipulatrice" leur ayant fait croire que leur fils était vivant. "Elle nous a beaucoup manipulés, beaucoup menti", affirme Marie-Thérèse Brun à propos de sa belle-fille, Denize Soares.

Revenue seule d'un voyage au Brésil, cette dernière avait dit que Sébastien Brun, son compagnon, "voulait faire sa vie là-bas", a rapporté Marie-Thérèse Brun. Inquiète de ne pas avoir reçu d'appels téléphoniques de son fils, elle interroge sa belle-fille qui lui répond que Sébastien "l'appelle régulièrement et lui dit qu'il est très heureux".

Intrigués par les débits de près de 10.000 euros sur les comptes de leur fils, les parents décident d'aller sur place pour le retrouver, mais ne trouvent personne à l'adresse indiquée par leur belle-fille.

Denize Soares racontera tour à tour que son compagnon est atteint du sida et ne veut pas revenir en France, puis qu'il a décidé de fuir la mafia.

"C'était machiavélique de nous dire que notre fils avait le sida", a lancé avec colère la père de Sébastien, Bernard Brun, qui a déclaré avoir été "possédé" par Denize Soares. "Je suis triste d'avoir écouté tout ça sans m'être rendu compte de tous ces mensonges", a poursuivi M. Brun (compte-rendu d'audience avec AFP).

Un peu plus tôt dans la journée une policière brésilienne a été appelée à la barre. Elle travaille pour un service comparable au FBI. Sans détours, cette enquêtrice a déclaré qu'elle était persuadée de la culpabilité de Denize Soares, balayant d'un revers de main la dernière version de l'accusée qui affirme que c'est son frère qui a tué Sébastien Brun lors d'une bagarre. "Sébastien Brun, c'était le gringo dans cette contrée, tout le monde surveillait ses faits et gestes, s'il y avait eu une bagarre, on me l'aurait dit", a-t-elle conclu.

Quatrième jour d'audience

Accusée de l'empoisonnement de son compagnon en 2004, Denize Soares base sa défense sur le thème du "responsable mais pas coupable". Elle pointe son frère du doigt. La juge d'instruction a été mise en difficulté.

"Pendant toute l'instruction, si je n'ai pas dit ce que j'ai dis hier, c'est parce que Mme Mas, la juge d'instruction, ne souhaitait qu'une seule chose: que j'avoue un crime que je n'avais pas commis. J'ai multiplié les grèves de la faim, les lettres, puis je me suis enfermée (...) c'est ma faute, peut-être aurait-il fallu changer de juge ? c'est aussi peut-être pour protéger mon frère (...) je suis un peu dépassée", a expliqué Denize Soares.

Fait rarissime, la juge d'instruction a justement été appelée à la barre. Son instruction aura duré cinq ans, elle a entendu Denize Soares à trois reprises et surtout son instruction aura permis de retrouver le corps de la victime. Elle dit s'être heurtée, de nombreuses fois, aux digressions de l'accusée. Quant à la dernière version de Denize Soares, "si elle m'avait tenu de telles propos, j'aurais fait les vérifications qui s'imposent", a conclu Mme Mas.

Aux avocats qui lui posaient des questions, elle répondait simplement "tout est dans le dossier", "justement non, tout n'y est pas", reprenaient les défenseurs, "puisque une expertise brésilienne -sur le cynaure retrouvé dans le corps de Sébastien Brun- n'y figure pas". Elle a alors reconnu l'avoir mise dans le dossier mais une fois l'instruction terminée, après avoir reçu la traduction. Pour elle, le dossier est complet, de toute façon elle n'avait jamais demandé cette expertise. Et pourtant, cette expertise montre que le cyanure contenu dans le corps de la victime pourrait être d'origine naturelle. À cet endroit, la terre en contient en raison des cultures locales. 

Troisième jour d'audience

C'était son jour, le jour où elle avait décidé de donner sa version des faits. Denize Soares l'a fait avec aplomb, elle est sortie de son silence pour raconter cette année clé, l'année 2004 et le voyage au Brésil. Elle est revenu sur le comportement de Sébastien Brun sur place, liasses de billets en poche, la chose à ne pas faire là-bas. Puis, elle a raconté son départ, pour revoir sa première fille restée en France. Sébastien n'aurait pas voulu la suivre, trop bien dans la baie de Salvador de Bahia. De retour à Grenoble, les jours passent, sans nouvelles. Son frère, Messias, l'appelle et lui demande de revenir. Il  lui raconte qu'il s'est bagarré avec Sébastien pour une histoire d'argent. Un coup de pagaie et l'homme est tombé. "Je n'ai pas voulu  le tuer", lui aurait-il répété.

Toujours selon sa version, Denize Soares n'aurait pas trouvé les mots pour raconter tout cela à la famille de Sébastien. Elle avoue qu'elle se sentait responsable, "je n'étais pas loin de la folie". 

Deuxième jour d'audience

D'un jour à l'autre, d'un procès à l'autre, le scénario est le même. Les avocats de Denize Soares semblent tout tenter pour freiner, voire obtenir un report, un peu comme en février dernier, date à laquelle le procès avait été reporté à une date ultérieure en raison d'incidents à répétition. Leur défense, "nous voulons un procès équitable pour compenser une instruction orientée, même baclée".
Ce mardi 16 octobre au matin, ces avocats ont réclamé des recherches pour ramener trois témoins à la barre. Ils manquent à l'appel. Le président n'a pas demandé son avis à l'avocat général, du coup, nouvel incident de séance, nouvelle suspension.

Reprise de l'audience. Finalement, les défenseurs ne demandent pas le renvoi mais un supplément d'information et la recherche de ces témoins. Ce sont trois amis ou connaissances de la victime qui, selon les avocats de Denize Soares, ont plutôt fait des déclarations "pas très agréables" à l'égard de Sébastien Brun. D'où l'intérêt de la défense. Le président accorde le supplément d'information et les policiers doivent se remettre au travail pour les retrouver.

En attendant, le procès peut reprendre et c'est un enquêteur de personnalité qui prend la parole pour décrire la vie de Denize Soares.

Cet enquêteur retrace son enfance, 4ème enfant d'une famille pauvre, mais pas misérable, dans un  village de pêcheurs, sur la côte Est du Brésil. La mauvaise entente entre le père et la mère va anéantir la famille. Ce père macho, homme à femmes, qui pouvait avoir 3 conquêtes enceintes en même temps. A 9 ans, Denize est confiée à une famille aisée du village où elle sera employée comme domestique jusqu'à l'âge de 16 ans. 

Denize fait alors la connaissance de son premier mari, un coopérant français, ingénieur au CNRS. Avec lui, elle arrive en France en 1990. D'après les témoignages recueillis, c'est une femme qui n'a qu'une seule envie, s'intégrer. Elle prend des cours de français, animée par une forte volonté de réussite sociale. Elle commence alors à travailler dans un café. Mais son ex-mari n'est visiblement pas un homme de dialogue alors, la séparation semble inévitable, malgré l'enfant né de cette union. Elle reste malgré tout en bon terme avec son ex-époux. Pendant l'enquête il dira d'elle que sa personnalité "est construite pour faire des bêtises plus tard".

Denize Soares rencontre ensuite le fleuriste grenoblois Sébastien Brun en 1998 et s'installe avec lui en 2000 dans une bel appartement. Elle se rendra rapidement compte que Sébastien est un "malade du sexe", selon ses termes. Elle découvre un carnet intime où il note ses conquêtes. Au fil des interrogatoires, elle décrit "un enfant gâté, toujours dans les jupes de sa mère" et un homme aux sautes d'humeur redoutables, qui la gifle. Elle le quitte, puis revient à plusieurs reprises avant finalement  de déménager de l'appartement. Mais le couple ne se sépare pas vraiment. Suit une grossesse non désirée. L'enfant naîtra. Ils se remettent ensemble avant le voyage au Brésil.

Conclusion de l'enquêteur, après avoir décrit ce parcours de vie, Denize Soares est une femme "difficile à cerner" qui utilise son image de mère pour faire écran de fumée.

En début d'après-midi, un expert psychiatre prend le relais. Pour lui, "Denize peut être l'objet d'une manipulation mais ne peut pas être manipulatrice". L'expert explique que l'accusée ne peut "concevoir la conceptualisation d'un acte compliqué (...) elle est soumise aux gens qui l'impressionnent. Elle ne va pas contredire ni résister, ni proposer une alternative à sa situation pour préparer son avenir (...) elle est soumise de tempérament". Et le psychiatre de poursuivre, "le mensonge, l'affabulation lui permettent d'échapper à la sanction (...) c'est une chose conservée de son enfance". D'après l'expert, "Denize Soares ne peut concevoir un monde dans lequel elle vivra seule".
 

Le deuxième procès

Lundi 15 octobre, ouverture du deuxième procès de Denize Soares, cette Brésilienne de 43 ans n'a plus le sourire de ses photos. Ses photos qui ont tenu la Une de la presse à plusieurs reprises, celles d'une belle femme à la chevelure fournie et aux yeux brillants. Non, ce lundi quand elle s'est installée dans le box des accusés, Denize Soares est apparue amaigrie, fatiguée, comme ailleurs, fermée.

Et la première suspension de séance est intervenue. Me Rippert, avocat de la défense joue une nouvelle fois la montre en demandant une requête en nullité. En cause, une pièce du dossier dont la "qualité" est discutée mais aussi dont l'apparition dans le dossier pose problème. Une expertise toxicologique brésilienne, portant sur le cyanure retrouvé dans le corps de la victime, serait en contradiction avec deux expertises françaises et aurait malgré tout été versée au dossier d'instruction, juste après sa clôture. Me Rippert demande un nouveau renvoi du procès car des contre-expertises auraient dû être commandées.

L'avocate de la partie civile monte au créneau sur l'air du "de toute façon cette pièce ne fait que confirmer l'empoisonnement". Les noms d'oiseaux fusent: "malhonnête" contre "délateur". La requête est finalement rejetée par le président.

De nouvelles conclusions sont aussitôt déposées par Me Rippert pour des manquements dans l'enquête. Nouvelle suspension de séance. La cour ne donne pas suite.

Le procès a débuté à 14H mais il faudra attendre 19H pour que Denize Soares prenne enfin la parole. Elle reconnaît alors certains actes comme l'escroquerie: le fait d'avoir vidé les comptes, d'avoir imité une signature pour récupérer les assurances vie. Elle reconnaît même l'administration de Lexomil à un amant en 2005, tout en regrettant. Mais elle nie tout ce qui tourne autour de la mort de Sébastien Brun.

Denize Soares est soupçonnée d'avoir administré à ce compagnon, un fleuriste grenoblois âgé de 31 ans, des doses mortelles de cyanure et d'avoir fait disparaître son corps, lors de vacances au Brésil, avec la complicité de son frère Messias Soares.

Arrêtée en septembre 2006, Denize Soares avait été remise en liberté un an plus tard, faute de preuves et en l'absence de cadavre, avant que l'enquête ne rebondisse en avril 2008 avec la découverte du corps de Sébastien.

Denize Soares, dont le procès doit se terminer le 31 octobre, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

En vidéo, la première journée d'audience

En vidéo, le rappel des faits

 
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